
Après en avoir ôté le sable et les avoir bien nettoyees et
lavées, ils les coupent par petits morceaux, qu’ils lavent encore
, et qu’ils pressent de manière à pouvoir lès pétrir en petits
gâteaux bons à manger.
La macre (1) croît dans les champs à riz, et l’on se sert
généralement déracinés noires pour la soupe et pour différens
alimens ; mais elles me parurent coriaces et d’un goût désagréable.
Je reconnus dans plusieurs boutiques de Nissaka des pignons
d’aune (2) exposés en vente. Les Japonois s en servent pour
teindre en noir.
Les haies des environs sont formées de liciets du Japon (3)
assez bas.
L ’azalée des Indes (4) croissoit auprès des maisons dans
toute sa beauté, et produisoit de superbes fleurs panachées.
- Le chamærops à pétioles inermes (5) , qui vient dans beaucoup
d’endroits, est une espece de palmier plus haut qu.un
homme de taille ordinaire; son écorce ressemble à des filets : on
la vend pour en faire des balais. :
Les fruits du néflier du Japon (6) commençoient à mûrir
vers la fin de mai ; ils ont le goût de tous les fruits de cette
espèce , et fondent dans la bouche. Ils me parurent très-rafraî-
chissans, et j’en mangeois dans les grandes chaleurs.
On plante , dans beaucoup d’endroits du voisinage de Nissaka,
des dolics à nombreux épis (7),. qui sont grimpans
•comme les haricots , et dont on fait de jolis berceaux bien
(1) Trapa natans. Illustr. des génies
j planclie 75.
( 2) Betula alnus.
(3) Lycium Japonicum. Serissa.
(4) Azalea Indica. Voyez Tsu-tsusi.
Koempf. Amoen. p. 846. Voyez aussi
les figures de Roempfer, publiées par
M. Bancks, planche 55.
(5) Chamerops excelsa.
(6) M esp ilus J aponie a.Ban cks,Koemp-
fer. ie. t. 18.
(y) Doliclios polystachios.
couverts. Leurs fleurs , suspendues à de longues perches ,
produisoient un joli effet, et cet ornement dure d’autant plus
long-tems , qu’elles s’épanouissent successivement.
On cultive le sésame oriental ( i ) dans la même contrée ,
et sa graine , quoique très-menue, rend au pressoir une excellente
huile à manger, dont on fait usage ici et dans toute
l’Inde.
La corète du Japon (2) à fleurs doubles, croît spontanément
dans le voisinage de Miako. Ses fleurs sont fort belles; on les
fait sécher et. on les donne pulvérisées pour les hémorroïdes
et les saignemens de nez ; on souffle cette poudre dans les
narines.
Au commencement de juin, .'c’est-à-dire , vers la fin du troisième
ou le commencement du quatrième mois de l’année
japonoise, on commence à défeuiller les buissons à thé ; ces
feuilles sont alors jaunes , et font le thé le plus délicat. Les
Japonois ne prennent pas beaucoup de précautions pour étaler
le thé sur des nattes devant leurs maisons.
Le galé du Japon (3) est un arbre dont le bois fin et blanc
sert à faire des peignes et autres petits ustensiles,, pour lesquels
on emploie encore un autre bois, que les Jappnois nomment
jioun-no-hi.
Je rassemblai à Iédo plusieurs objets d’histoire naturelle que
je n’avois pas apperçu ailleurs, tels que la noix ronde (4) , la
véritable châtaigne (5) , que je trouvai ensuite à Miaco ; Paunée
ou enula campana (6), dont la racine aromatique est un excel-
(1 ) Sesamum orientale. Japon et le nagi de Koempfer ( Amoen.
(2) Corckorns J aponicus. (lamma boa- exot.p. 774. ) Lam.
hi en japonois. ) . (4) Juglans nigra. ..
(3) Myrica nagi. ( N agi, prononcez (5) Fagus castanea.
nagui en japonois. ) Voyez dans mon (6) Inula heleniam, *
Dict. (vol. I l , p- 594, n°. 5 ) le galé du