
5is 1776. A G R I C D L T U R E
de son écorce sert à mesurer' le tems , sur-tout pour les gardes
nocturnes. On remplit de cendre un tiroir long d’une demi-
aune , et l’ on y trace des sillons d’une extrémité à l’autre.
On sème dans ces sillons de la poudre fine de l’écorce de
sirimmi, que l’on divise pour chaque heure de la nuit, après
avoir mis le feu à cette poussière , et on ferme le couvercle
de la boîte j mais en laissant un petit trou ouvert pour entretenir
le feu , qui, comme on se l’imagine bien, ne brûle que
très-lentement. On indique 'l’heure en frappant sur les cloches
des temples.
On exprime de l’huile du fruit de l’azedarach (1) .comme
de la graine du sumac faux vernis (2), en le mettant sous
presse. Cette huile se fige comme du suif, et l’on en fait des
chandelles. . ,
Parmi le grand nombre de végétaux rares et précieux que
j’expédiai pour l’Europe par la voie de Batavia, après mon
retour d’Iédo, je ne citerai que différentes- espèces d’érables (3) ,
de liciets (4) , de calastres (5) , de viornes (6), de pruniers (7),
de cycas (8), de cyprès ou cèdres (g ) , et d’orangers (1-0)1
Je recommençai mes promenades botaniques aux environs de
Nagasaki. Nous étions alors au commencement de l’ été, c’est-
à-dire , dans la saison la plus riche en fleurs de toute espèce.
Aussi fus-je bien plus amplement dédommagé que l’automne
et l’hiver précédens des dépenses que mes promenades me
càusoient.
On plante des ricins (11) dans beaucoup d’endroits; on pile 1
(1) Melia azedarach.
(2) Khus succedanea.
(3) Acérés.
(4) Tycïtim.
(5) Celastrus.
(6) Vïbmrnum.
(7) Prunus.
(8) Cycas.
(9) Cyprcssus.
(10) Citrus.
(11) Ricinus.
les
les graines de cette plante avec du moxa et du tombe., et l’ on
met cette poudre dans une boîte , sur laquelle est étendue une
nappe de soie huilée pour humecter la poudre. Quand les
Japonois veulent cacheter ou sceller quelque chose, ils plongent
leur, cachet, qui est en corne bien gravée, dans celte poudre,
et en tirent une belle empreinte. Enfin, comme cette poudre
sert à-peu-près aux mêmes usages que notre noir-d’imprimerie
, il faut avoir bien soin d’imbiber d’huile la nappe de s'oie à
mesure qu’ elle se sèche.
Les nattes dont on couvre les planchers , sont fabriquées,
pour la plupart, dans l’intérieur du royaume, et diffèrent,
pour la bonté , selon les provinces : les meilleures s.ont de
joncs épars (t) , qu’ils savent tresser d’une manière aussi agréable
que solide. Ils emploient aussi de la paille de,riz , dont ils
font des nattes épaisses de deux ou trois doigts. Quoique
cette plante croisse spontanément, on la cultive dans plusieurs
terrains bas pour s’en procurer de plus grandes tiges. On l’expose
à l’air pour la faire blanchir, parce qu’ils aiment mieux
les nattes blanches que les jaunes.
Le lis du Japon (2) est l’une des plus jolies fleurs qu’il- soit
possible de voir; ils en suspendent des bouquets à leurs, petits
navires , comme une offrande agréable au dieu de la mer.
L ’uyaire ou canang du Japon (3) est un arbuste bas et rampant
, qui croît dans le voisinage du port de Nagasaki; Il
Koempfer, figuré (pl. 4 7 ) , dans les
Icônes de Koempfer/publiées par M.
Bancbs,? Lam.
(3) Uvaria Japonica. Voyez Koempfer,
Amoen. p. 477. A l’aspect de ses
fruits sessiles sur un réceptacle commun
sphérique, on la prendroit pour un
ochnà, Lam,
(1) Juncus ejfusus,
(2) L ilium speciosum. M. Thunberg
emploie ici un nom spécifique, qui n est
ni dans Linné , ni dans sa Flora Japonica
(voyez p. i 33 ). L e beau lis dont
il parle ici , sans le décrire, doit-il être
rapporté à son lilium Japonicum. ou a
d’autres ? Est - ce le Iconohko juri de
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