
Les comestibles que leur sol fournit et que leur apportent les
Chinois et les Hollandois , dispensent du soin d’entretenir une
nom-breuse basse-.cour pour fournir à leur subsistance.
Le loup (i) nommé okame, vit dans les contrées septentrionales
du Jà'pon.
Le renard (2) est détesté dans tout le royaume. Il y a des
chiens (3) domestiques et sauvages : ces derniers se nomment
iammasoug en japonois. On les confond avec le jackcil.
On trouve des chats (4) dans toutes les maisons 5 ils diffèrent
beaucoup entre eux pour la couleur.
Les rats (5) du Japon ne diffèrent en rien des nôtres , ni pour
la grosseur , ni pour la manière de vivre.
Les lièvres (6) ne sont pas très-communs, car on nous en apportait
bien rarement à la factorerie.
Les buffles (7) ont une bosse sur le dos. J’en vis plusieurs
aussi Virgile (a) et Ovide (6) appellent-
ils ce dieu latrator Anubis ; Properce (c)
et Prudence ( d) , latrans Anubis. Les
Egyptiens rendoient de plus grands
honneurs aux chiens qu’aux autres animaux
(e) j mais Cambyse ayant fait tuer
le boeuf Apis, et tous les autres animaux
ayant refusé d’y loucher, excepté le
chien, celui-ci déchut beaucoup • des '
honneurs qu’on lui avoit jusqu’alors
rendus. On l ’âvoit cependant encore
en grande vénération , comme on le
voit par ce passage d’Hérodote , et par
la guerre que les habilans de Cynopo-
lis ( ƒ ) firent à ceux d’Oxyrinchis , qui
.. (a) Æneid. lib. V I I I , vers. 698.
(6) Metamorphos. lib. IX, vers. 692.
. -(c) Lib. II I , eleg. XI , vers. 41.
l’avoient tué etl’avoient mangé». V o y ,
VHistoire d’Hérodote, traduite du grec ,
&c. par l’Archer, liv. I I , chap. L X V I ,
t. I I , p. 56 et 287 ; Clemens Alexandr,
Stromat. V j Histoire du Japon , par
Koempfer,t. I , p. 200. Note du Rédacteur.
(1) Canis lupus.
(2) Canis pulpes. Voyez ci-dessus,
p. 254.
(3) Canis familiaris.
(4) Félis cat us.
(5) Mus ratus.
(6) Lepus timidus.
(7) B os taurus. ( Variété à dos bossu.) 7(d) Apotheos. vers. 196.
(e) De Iside et Osiride.
(ƒ) Idem. ibid.
attelés à des charrettes dans les environs de Miaco. Les vaches,
que les naturels emploient au labour, sont de la plus petite
espèce.
Les chevaux (1) ne parviennent qu’à une taille très-médiocre.
On montrait à Iédo un animal inconnu aux Japonois. Les interprètes
nous en firent une description si étrange, que nous fûmes
tentés de le voir, et nous reconnûmes que c’étoit un louveteau
pris à. l’extrémité septentrionale de l’île , que l’on avoit amené
dans cette ville pour le montrer comme une rareté. On le gardoit
bien soigneusement enchaîné au milieu du corps et par les
pattes, mais il n’avoit pas encore acquis la moitié de la grosseur
ordinaire des loups, et paroissoit tres-timide. Les spectateurs
apprirent avec étonnement que ces animaux étoient communs
chez nous , devenoient gros et forts,.' qu’ils se rassembloient en
troupes nombreuses , et exerçoient de grands ravages.
Je pourrois encore indiquer plusieurs quadrupèdes du Japon,
tels que les cerfs, les ours, les tigres, &c. &c. qui sont dispersés
dans les cantons les plus méridionaux et les moins fréquentés de
ces îles; mais n’ayant pas eu occasion de voir seulement leur
robe , je préfère garder le silence que d’en parler, d’après de
simples rapports , sur la fidélité desquels je ne pourrois point
compter. Je passe donc aux oiseaux.
Quoique les bords du fleuve de Miaco soient par-tout cultivés
ethabités, ils servent aussi d’asyle à une multitude innombrable
de pélicans (2), de canards et autres oiseaux sauvages, qui font
leurs nids sur les sapins plantes le long du chemin.
Une belle espèce de hérons blanchâtres (3) nettoie les, champs
des vers et des insectes malfaisans. Ils sont si apprivoisés, qu’ils
suivent, pour ainsi dire, pas a pas les cultivateurs qui bechent * 2
f i ) Equus caballus.
(2) Pelicani.
^3) Ardea.