
C H A P I T R E V.
M o n n o i e s d e l ’ i l e d e C e y l a n .
T i a pièce nommée laryn est. d’une forme singulière ; elle varie
pour la grandeur et la valeur sur la côte de Malabar et de Coromandel.
On dit que le roi de Candy en fait battre avec un
cylindre d’argent, le marteau leur tient lieu du balancier qu ils
ne connoissent pas. Après que la pièce a été battue, on courbe
les deux extrémités , de manière qu’elles font le crochet. La partie
supérieure porte ordinairement une légende , ou des étoiles,
ou des tailles légères. J’en achetai deux d’argent fin, l’une douze
sols de Hollande, l’autre , un peu plus petite , neuf sol#X;*Ç
En fouillant dans différens endroits de l’î le , on déterre une
monnoie d’airain un peu plus petite qu’un denier suédois, mais
plus épaisse ; elle porte des caractères qui sont encore en usage
sur la côte de Malabar, d’où l’on croit qu’elle a été apportée :
elle avoit cours autrefois dans cette île.
| Les deniers bollandois, qui portent d’un côté la marque de la
Compagnie des Indes, sont la monnoie favorite des gens du con>
mun, qui la trouvent très-commode pour leurs emplettes*. On
en distingue deux sortes par la grandeur et la grosseur.
Les Européens et les Indiens ne se paient réciproquement
qu’avec des roupies et- des pagodes.
Il y a dès roupies d’or et d’argent, lesquelles se subdivisent
en demi-roupies et quart de roupies. Différens monarques indiens
font battre de ces monnoies, qui sont à la vérité très-rares
au-delà du Gange : elles abondent à Ceylan, et c’ est la seule pièce
sur laquelle on voie une effigie. L ’or des pagodes est mêlé d’ alliage
; je les - évalue un ducaton ou deux écus un scalm de Hollande
5 elles sont un peu concaves d’un cote, et plus unies de
l’autre.
On distingue deux sortes-de pagodes : celles qu’on reçoit dans
les comptoirs bollandois ont, outre la principale empreinte ,
quelques points en relief sur le revers-; celles des comptoirs anglais
sont marquées d’une étoile. 11 ne faut recevoir cette monnoie
qu’avec la plus grande précaution , car il y en a beaucoup
de fausses ; on les reconnoît sur-tout au son.
Les pagodes qui portent l’ effigie d’un élépbant sont fort rares ;
il est très-difficile de s’ en procurer : on les dit plus fortes et d un
or plus fin que-les autres ; on n’en fabrique plus depuis longtems.
,
Les pagodes de Masulipatnam, qu’on apporte de la cote de
Coromandel à l’île de Ceylan, où elles_ ont cours, sont d’or
fin. Elles portent trois effigies ou figures : il y en a de differentes
grandeurs.
On distingue deux espèces de pagodes de Mangalor ; les
vieilles’ ont des caractères. sur le revers. Celles qui ont encore
- cours dans le commerce portent l’empreinte d’un croissant également
sur le revers, mais la principale empreinte portoit deux
effigies. Il y a aussi des demi-pagodes de Mangalor. •
La petite monnoie en usage à Ceylan , sur les côtes de Coromandel
et de Malabar, consiste en petites pièces d’or et d argent
à bas titre , nommées fanum, que les princes mdien|font
frapper chez eux; et en pièces de cuivre de différentes dtmen-
- sions, battues dans les factoreries européennes, dès Anglais, des
Hollandois , des Français et des Danois. Comme leur description
m’entràîneroit beaucoup trop loin, je la réserve pour un Traite
particulier des monnoies .indiennes.
On apporte encore de la côte de Malabar deux monnoies de
plomb de deux espèces , un peu plus grandes que celle de Java;
l’une a dans le milieu un trou carré, l’autre un trou rond; et
deux pièces de monnoie de cuivre , qu’on nomme doudou et
baisai elles portent la figure d’un éléphant, Il y en a de diffé-
rentes grandeurs.