
des charbons allumés. On place ce chaudron au milieu ou dans
un coin de la chambre qu’on veut chauffer ; il faut renouveller le
feu plusieurs fois, parce que les apparlemens ne sont pas bien
clos, Chacun prend place autour du brasier, qui a souvent une
odeur très-désagréable ; en outre, la fumée fait mal aux yeux
et noircit les tentures de papier.
L ’intérieur des maisons japonaises est absolument n-ud, On n’y
voit pas ces bureaux , ces sofas , ces fauteuils et tous ces
meubles aussi riches qu’élégans qui embellissent nos apparte-
menSi
Les nattes qui couvrent leur plancher leur servent à la fois de
chaises et de lit. Aux repas, on place devant chaque convive une
petite table haute de quatre pouces et d’une demi-aune en carré ;
pour se coucher, on étend un matelas de coton sur le plancher.
Les armoires, les coffres, &c. Sont enfermés dans une
chambre particulière ou dans un magasin. Presque tous les Indiens
s’asseyent les jambes croisées devant eux; mais les Chinois
et les Japonois s’asseyent positivement sur leurs talons.
L’éventail forme le principal article de leur mobilier portatif;
chacun a le sien passé dans sa ceinture, à gauche, derrière
le sabre , et renversé le manche en haut.
Quoique les miroirs fassent une partie essentielle des instru-
mens de la toilette, on ne les attache pas aux murailles pour
orner les appartemens ; on les pose au milieu de la chambre
sur un chevalet un peu penché, de manière que le beau sexe
peut contempler ses propres charmes et leur donner tout l’éclat
dont ils sont susceptibles. Ces miroirs ne sont pas de glace, mais
d’ûn métal composé de cuivre et de zinc fondus ensemble et
bien polis.
Leur mobilier se borne , comme on v o it , aux objets de première
nécessité , et les marchands en tiennent de tout prêts
et en si grande quantité, qu’on ne sait comment il se trouve
Suffisamment d’acheteurs. Aussi n’a-t-on pas besoin de rien commander
directement aux ouvriers (1).
Nos paravents sont probablement une invention de. la Chme
ou du Japon-, où j’en ai vu beaucoup. Ils ont, en général, quatre
aunes suédoises de hauteur, se plient et forment plusieurs
feuilles, de manière à environner leslits quand plusieurs personnes
couchent dans la même chambre, ou à cacher les objets que
l’on ne veut pas exposer à la vue de tout le monde. On les place
devant les fenêtres ou l'es portes, pour intercepter les vents?
coulis1; on les place autour de l’âtre du feu , pour concentrer'
la chaleur; enfin, ils servent à distribuer une chambre en plusieurs
petits appartemens. Il y a des paravents de différentes,
grandeurs, selon le nombre de feuilles dont ils sont composés,.
Chaque feuille peut avoir une aune suédoise de large. C’est
un châssis de bois recouvert de gros papier , assez joliment
peint.
§. 11 . Astronomie.
Quoiqu’ils aiment beaucoup l’astronomie et qu’ils fassent le
plus grand cas des astronomes, ils-sont cependant obligés d’avoir'
recours., aux almanachs chinois (2) et hollandois ,, pour dresser * 2
(1) Ja ne veux- pas passer sous silence
ïe témoignage d’un voyageur estimable,
nui prouve la supériorité des japonois
Sur les Cilinois. « Les plus beaux meu-
» bl'es de vernis, dit Lange, comme le»
» cabinets,les chaises, les tables, les
« paniers, c l antres choses de cette na—
» turc , de même que les belles porce-
b laines , viennent du Japon a Pékin ».
Osbeck accorde' la" même supériorité
aux ouvrages de laque et-aux porcelaines
dés Japonois-sur ceux des Chinois.
M. de Pauw a donc eu raison de rétorquer
le P . Duhalde, qui a èu lu har
diesse de nier ce fait. Voyez Journal
drun voyage'dé Moskûu à" Pékin, par de'
Lange, p. nid. Ôsbeck's , Voyage to
China and eastlndies, 1 . I , p. 229. 7’
.cherches philosophiques sur les Egyptiens
et les Chinois, t. I , p. u6h. Rédacteur.
(2) Les Chinois n’emploient que des
.astronomes européens : il y a déjà plus
de cent cinquante ans que les Jésuites
sont en possession de la chaire d’astronomie
et demalhématiqncsà Pékin. Les
cadrans etles autresinstrmiicns trouvés
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