
du service des Hollandais à la factorerie et dans leurs opérations
commerciales. . • .
Les interprètes forment ordinairement trois classes : la première
est composée de ceux qui parlent le mieux le hollandais ;
ils ont le titre de premiers interprètes. Ceux qui sont moins ^
biles, forment la seconde classe, sous le titre de sous-interpretes.
La troisième classe renferme les élèves. Ceux-ci s instruisoient
autrefois chez les Hollandois 5. et
à l’appui des assertions consignées
dans mon traité de l’Importance des langues
orientales pour Vextension du commerce
, &c.
Les japonois sentent mieux que
nous l ’ineedculable avantage que la
eannoissance: de leur langue donneroit
aux Éuropéens qui viennent trafiquer
chez eux. En effet, le meilleur moyen
de commercer en Asie et d’obtenir
la confiance des. naturels, est de s entretenir
directement avec eux. Tout
négociant obligé d’avoir recours a un
interprète , sèra ' souvent trompé; et
toute nation assez peu éclairée sur ses
propres intérêts pour envoyer des
âgens qui- ne commissent point les langues
ni les.moeurs, ni le système politique
du pays où ils sont employés.,
ne. jouera qu’u.11 rôle bien secondaire
sur la scène politique du monde.
- Voilà des. vérités qu’il ne faut pas
se lasser, de répéter, jusqu’à ce que
nos Législateurs aient prouvé , par de
bons établissements , qu’ils en sont intimement
persuadés. Un motif plus
noble et plus philantropique que l ’intérêt,
devroit les déterminer à prole
médecin étoit charge de leur
pager parmi leurs concitoyens la con-
noissance des langues étrangères, surtout
des langues orientales. Les Littérateurs
familiarisés avec ces- memes
langues, y feroient passer nos meilleurs
ouvrages; politiques, et tente-
roient de ranimer l ’amour de la L iberté
chez des peuples engourdis dans
l’ esclavage.. J’ajouter ai qu’il est de
notre intérêt, qu’il est de Fintérêt de
la cause que nous avons embrassée,
d’ éclairer les nation® asiatiques sur nos
véritables principes , et de les. prémunir
contre les calomnies de toute espèce
que les ennemis de la République
et ceux de la Liberté ne manqueront
pas de répandre dans ces contrées lointaines.
Tandis que les Anglois, les
Hollandois, les Danois, &c. ont.des
imprimeries tamoules , persanes , indiennes
à Batavia, à Calcutta , à Colombo
, &c. pour leurs opérations, politiques
, pour l ’affermissement de leurs
établissement, et pour les progrès, des
sciences et des arts nous nous contentons
d’admirer leurs travaux} sans
chercher à les imiter et à les rivaliser.
Note du rédacteur.
donner des leçons : maintenant ils vont étudier chez les premiers
interprètes.: ils àvoient aussi la liberté de venir à la factorerie
autant de fois qu’il leur plaisoit, et d’entrer dans les chambres
des Hollandois |.mais ils ne peuvent plus y paroître que les jours
de service ; et alors ils sont accompagnés d’un ou de deux
Ottonas.' Des écrivains les suivent toujours , soit au vaisseau ,
soit dans leur collège de l ’île de Desima, pour prendre note
de tous les objets débarqués >ou embarqués, pour viser les passeports
, &c. Ils roulent entre eux pour l’avancement ; et jamais
on ne les charge de fonctions étrangères à leur emploi. Un ou
deux interprètes de chaque classe doivent assister à toutes les
discussions politiques-ou commerciales, qui ont lieu entre les
Japonois et les Hollandois. Us interprètent verbalement, ou bien,
traduisent par écrit les demandes ou les plaintes, que les officiers
européens veulent présenter au gouverneur. Ils doivent assister
aux visites qui se font sur le vaisseau et à la factorerie, et
accompagner les ambassades que l’on envoie à la cour. ■
Plusieurs des anciens interprètes parlent assez purement le
hollandois;: mais leur langue diffère tellement de celles d’Europe,
tant pour la construction que pour les expressions , qu’il
leur arrive souvent d’employer les termes les plus plaisans et
les tournures de phrases les plus étranges qu’on puisse imaginer :
il' sé trouve même des sujets parmi eux qui ne savent jamais bien
le hollandois. Ils l’écrivent avec lé pinceau dont ils se servent
pour tracer leurs propres caractères sur leur papier ordinaire.
et de gauche à droite , à la manière européenne ; leur corps
d’écriture est une bâtarde très-lisible et très-belle.
Les interprètes recherchent avec empressement les livres
des Européens, et tâchent toujours d’en obtenir quelques-uns
des marchands nouvellement arrivés des Indes. Ils les étudient
avec la plus grande attention, et retiennent fidellement tout ce
qu’ils ont appris. Le .désir d’acquérir quelques nouvelles eonnois-
sances des Européens ,• les rend souvent importuns. Leur entre-
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