
est chez eux plus rare que l’or; ce dernier métal se maintient
cependant à un taux plus haut que le premier. Us reçurent avec
plaisir une quantité assez considérable de ducatons hollandois
que la Compagnie leur enyoyoit. On prétend qu’il existe des
mines d’argent dans la province de Bingo et dans les parties
septentrionales près de Kattamis, sans oublier deux îles auxquelles
leurs mines précieuses et abondantes ont valu le nom de
Ginsima et Kinsima (île d’or et île d’argent).
L ’argent sert à battre monnoie et à garnir différens ustensiles.
Les mines de cuivre sont très-communes dans toute l’ étendue
du royaume, et constituent la richesse de plusieurs provinces
en particulier : ce-cuivre contient beaucoup d’or ; le plus fin et
le plus souple vient de Sourouga, Atsingo, K.yno-Koum ; le cuivre
de Kyno-Kouni est le plus souple, mais celui de Sourouga. est
plus riche en or. Les marchands Hollandois et Chinois en achètent
de grandes quantités. On emploie le cuivre à fabriquer de petites
pièces de monnoie de peu de valeur, à garnir une foule d’ustçn-
siles, à faire des ouvrages de sova , des marmittes , des chau-
derons, &c.
Le fer est le métal le moins commun dans tout le Japon ;
il y en a cependant quelques mines dans les provinces de Mina-
saka, Bitchou et Bisen. Les étrangers n’ en apportent pas de
dehors et ^exportent pas celui du pays. On s’en sert pour fabriquer
des sabres et autres armes , des couteaux , des ciseaux.
Quelques-uns de mes amis me donnèrent de l’ambre , qui se
nommé nambou en japonois. Il y en avoit de jaune clair et de
jaune foncé, quelquefois même de rayé. On m’assura que c’étpit
une production indigène de ces îles^: on y trouve aussi beaucoup
de soufre , sur-tout dans une île située tout près de Sat-
souma. On m’assura que les provinces septentrionales produi-
soient du. charbon de terre.
Les agates rouges sont très-communes, comme j’ai pu en
.juger moi-même par la grande quantité de ces pierres que les
naturels
naturels emploient à faire des boutons pour leurs vêtemens ou
pour former leurs boëtes à tabac. Ils leur donnent ordinairement
la forme d’un papillon ou d’un autre insecte. .
On me fit présent à Iédo d’une grosse pierre calcaire qui se
forme , me dit-ou, dans le ventre des chevaux. Les Hollandois
la nomment en effet pciarcle steen (1). Je ne pus obtenir aucun
éclaircissement sur sa formation et son accroissement. On m’assura
seulement qu’elle ne se trouve que dans les chevaux qu’on
tient à l’écurie dans les environs d’Iédo. Je fus donc obligé de
m’en tenir à des probabilités. Je présume que l’eau qu’on donne
à ces animaux .contient des principes calcaires, qui forment un
sédiment dans leur estomac. Ce sédiment se condense et s’accroît
, par l’inaction dans laquelle ils restent. Ces pierres
acquièrent la grosseur de la tête, d’un enfant. On m’en donna
ensuite de plus petites qui n’avoient pas de noyau; elles étoient
cannelées et par tranches très-pressées.
On m’apporta aussi différens minéraux et fossiles, dont je
n’indiquerai que les principaux.
Du minerai d’or de Simar (2) , de Vasbest non mûre (3) , du
minerai de cuivre de Simotske, d’^4sio Jamma, ou montagne
d’Asio; un morceau de minerai du même métal (4) apporté de
la Chine. Il-contenoit beaucoup de soufre, et on le fait calciner
pour en obtenir une poudre excellente pour la toux ; un morceau
de terre blanche (5) , métamorphosée en porcelaine par l’action
du feu.
J’ai donné tous ces objets au professeur Bergmann à Upsal ,
ainsi que plusieurs autres minéraux du Cap , du bézoar, des
pierres précieuses ,' une asbest blanche et molle , dont les fils (6)
très-fins peuvent servir à faire des étoffes ; de l’arsenic rou-
H) Pierre de cheval. (4) Simoo scki. Idem.
(2) Kin nob en japonois. (5) Sekisi. Idem.
(3) Isivala en japonois. ‘ (6) Sekima.
Tome I I . , 1,1