
sur le bleu, et plus souvent sur le noir, transparent ou Couvert
d'une surface opaque, et quelquefois même tout-à-fait opaque,
comme du basalte, avec des veines luisantes, des lamelles entortillées
, et beaucoup de fentes longues et transversales. On
en trouve de crystallisés en colonnes oblongues à quatre pans
égaux, avec une pointe quarrée; mais il est presque toujours
usé et en morceaux difformes , gros comme une noix ou comme
un grain d’orge.
Le turmalin ou le chrysoprase, est d’un beau vert de pré
clair et transparent : on le taille. On l’appelle turmalin v er t,
dénomination qui lui est commune avec beaucoup d’autres
espèces.
La topaze proprement dite se trouve par morceaux plus ou
moins jaunes. C’est la vraie topaze.
La pierre de cannelle, ainsi nommée parce qu’elle a la couleur
de la belle buile de cannelle, varie cependant pour la teinte
du jaune. Presque toutes celles d’une certaine grosseur que l ’on
ramasse, sont endommagées, aussi-bien que les petites ; elles
ont de longues fentes qui en gâtent la transparence, et empêchent
même de les tailler. Ces fentes en font quelquefois des
lames, et leur donnent la figure de morceaux de gomme de
Benzoes : on en tire de belles pierres pour des chatons de
bagues et coulans de cravattes. -
Le turmalin jaune, que les Maures nomment topaze turmalin,
parce qu’il ressemble en effet à la topaze pour la couleur, tient
un peu de la vertu électrique de l’ambre ; il y en a de plus ou
moins mûrs ou jaunes. Je n’en ai jamais pu voir dans leur état
naturel de erystallisation ; ils se polissent en roulant dans l’eau ,
et sont gros comme un grain de riz, ou tout aü plus comme un
pois. On en fait de belles bagues.
Le turmalin blanc , qu’on nomme diamant de Matouré, est
plus ou moins blanc de lait, et conséquemment peu transparent;
e'est pourquoi on le met au feu jusqu’à-ce que sa couleur disparoisse
paroisse et qu’il devienne plus clair. Cette opération se fait en
enveloppant la pierre dans de la chaux et la mettant dans un feu
de paille de riz. Beaucoup sont tachées ou rayées, et presque
toutes polies par le roulement des eaux. Dans leur état de crys-
tallisation, elles forment une pyramide oblongue à quatre pans
égaux, avec une pointe quarrée; on e,n fait .des entourages pour
les chatons de bagues formés de pierres plus grosses, des boutons
démanchés ou des boutons de gillet, qui sont très-communs,
et -que l’on vend trèsTbon marché à Ceylan.
Le crystal jaune est probablement le même que le blanc, dont
il ne diffère que.par une vilaine teinte jaunâtre. Je ne l’ ai jamais
vu dans son état de crystallisation, mais toujours arrondi par
l ’action dgs eaux , qui applatissent les longs morceaux de cryr-
stal blanc ; ces morceaux ne sqnt pas tous également transpa-
rens-. J’en ai vu de ceux-ci en colonnes quadrangulaires avec
leur sommité pyramidale. On en fait des boutons de vestes de
gillets , des pierres de boucles à souliers.
Le saphir d’eau ressemble au crystal blanc, quoiqu’il soit plus
transparent et plus blanc , et sur-tout bien plus dur. Tous ceux
que j’ai vus avoient été déformés par l’eau; il estgros comme une
noix, plus,cher que le crystal blanc, et sert aux mêmes usages.
Le taripo ne me parut qu’un quartz ou crystal blanc, mais
moins transparent, moins clair et tirant un peu sur-la couleur
d’eau. Je n’en ai vu que des morceaux difformes. On s’en sert
comme des pierres précédentes. .
Le crystal brun sé distingue du jaune par sa couleur noirâtre
semblable à de l’encre pâle. Posé sur une table, il paroît opaque ,
et transparent quand on le p ré sen ta la lumière. Les morceaux
que lès eaux charrient sont groêncomme une noisette, ou au
plus comme une petite noix. La surface est raboteuse et recouverte
d’une croûte grise, qui lui donne de l’opacité, quoiqu’il
■ soit diaphane intérieurement, comme on le voit en le cassant.
On le taille comme les autres pierres.
Tome I I . f l h h