
m 1776. C O .M M E R C E
■e5 Japonois trafiquoieijt avec les Chinois , bien long-temps
avant 1 arrivée des Européens^ et e;est la seule nation asiatique
à qui 1 entrée des ports du Japon soit permise. Us abordaient
autrefois à Qsakka, mais ils préférèrent ensuite le port de Nagasaki
, où ils ont maintenant une factorerie, des temples et des
pretres. Ils expédioient, année commune, deux cents bâtimens
montés de cinquante hommes d'équipage chacun : mais en 1684,
on découvrit que les Jésuites établis à la Chine , glissoient des
livres et autres objets relatifs à la religion catholique, dans les
ballots de marchandises chinoises. Le gouvernement japonois
prit des précautions, et restraignit la somme totale du commerce
avec la Chine, à 600,000 thaels , et le nombre des vaisseaux
admis dans le port de Nagasaki, à soixante-dix de trente
hommes d équipage 5 on les relégua dans une petite île voisine
de la ville , où ils sont surveillés par des inspecteurs , des gardes
et des interprètes.
Ils apportent de la soie écrue, des étoffes, chi_sucre, delà
térébenthine, de la myrrhe, des agates, des calembacs, du
camphre barros, du Niensi ou gingembre, des médicamens et
des livres de medecine. On leur donne en échange, du cuivre en
barres, des ouvrages de laque , &c.
Comme ils ont un goût particulier pour la chair de porc,
ils ne manquent jamais (Eamener quelques-uns de ces anil&
s arts des Chinois, par exemple ,. renferment
une foule de notices qui prouvent
que ce peuple a plusieurs connois-
aances que M. de Paw s’obstine à lui
refuser. —- Comment excuser, son Repris
pour les malheureux Américains,
à qui il semble n’accorder qu’à regret
la qualité d’hommes ? Leur extrême
simplicité , leur débilité physique, et
leur bonté naturelle, méritoient sans
doute plus d’indulgence ; mais pour
que leur malheureuse destinée s’accomplit
entièrement, après avoir été persécutés,
torturés et massacrés par des
fanatiques, il ne leur manquoit plus
que d’être calomniés par un philosophe.
Note du Rédacteur.
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Quand ils mettent à la Voile pour s’en retourner, des vaisseaux
japonois les accompagnent jusqu’en pleine mer, pour empêcher
qu’ils ne reviennent faire la contrebande sur les côtes.
Les Portugais furent , comme nous l ’avons déjà observé ,
les premiers Européens qui découvrirent le Japon et y trafiquèrent
5 .ils firent dans le commencement Un gain énorme : on
prétend qu’ils en tiroient plus de cinq cents tonneaux d’or par
an. Leur arrogance indisposa les naturels contre eux. En i656 ,
leur exportation se réduisit a deux mille trois cent cinquante
caisses d’argent ou 2,35o,000 thaels; en 1637, à 2,142,365 thaels;
et en i 638, à 1,25g,023 thaels : ils furent enfin chassés et tentèrent
vainement , ainsi que les Espagnols, de s’y rétablir.
En i 64o , ils envoyèrent de Macao un ambassadeur avec une
suite composée de soixante-treize personnes. La Cour ne tarda
pas à être instruite de leur arrivée à Nagasaki, et leur arrêt fut
aussi-tôt prononcé; à l’exception de douze , tous les autres
furent décapités le même jour et au même moment, chacun
par un bourreau particulier. On renouvella à cette occasion la.
défense aux Portugais de s’introduire dans le Japon, sous peine
de mort ; en ajoutant que « l’on n’épargneroit ni le roi ni même
» le dieu dés chrétiens , s’il abordoit dans ces îles». Un vaisseau
espagnol à trois ponts, bien équipé et bien armé , eut la témérité
, en venant dés Manilles, d’entrer dans le port de Nagasaki,
où il éprouva un traitement encore plus rigoureux que les
Portugais , ce qui prouve l’invariable fermeté des Japonois dans-
leur résolution, et leur ponctualité à exécuter les ordres de leur
souverain. Le canon des Européens ne les intimida point. Tandis
que c eu x-c i échangeoient leurs marchandises contre de l ’argent
et d’autres denrées, on instruisit là Cour de leur arrivée.
Le gouvernement expédia aussi-tôt l’ordre au prince
d’Arima d’exterminer tout l’équipage et de détruire le bâtiment.
Ce prince livra une attaque à laquelle les Espagnols opposèrent
la résistance la plus vigoureuse ; mais les Japonois ne se rebu-
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