
lageois mes porteurs, de l’autre j’exerçois les jambes des interprètes
-et des sous-banjos chargés de. ne pas me quitter et
de se'relayer auprès, de moi, car on me suivoit, pour ainsi
dire, à la piste." Quoiqu’il ne me fut pas permis de m ecarter
de la' route, je faisois de tems a autre dé petites excursions
sur les rochersj que j’escaïadois de manière à embarrasser
mes fidèles' acolytes'; ceux-ci n’avoient pas fait, comme moi,
un apprentissage de voltige dans les forêts et les montagnes
de l’Afrique. Le tems qu’ils mettoient à descendre d’un pied
mal assuré les escarpemens que j’ avois sautés, je l’employais
à rassembler dans mon mouchoir des plantes rares qui commençai
ent~ à fleurir.
Parvenus au sommet de la montagne , nous n’ eûmes plus
•qu’un- quart de millé à' descendre- jusqu’à Fakomé. Nous y
dînâmes, et-commandâmes-plusieurs objets de bois en laefc
pour notre retour. Nous visitâmes.ce beau: village situe, presque
sur le sommet d’une immense montagne,. où je fus aussi
étonné de trouver un bel étang d’eau douce abondamment fourni
de poissons de toute espèce, sur-tout de saumons : on nous
en servit sur notre table-. Au milieu de cet étang est une petite
—île - " • . . —- — , - . ,. . \ • -a
- Malgré la pente rapide de la route que nous parcourûmes
dans la matinée, les champs étoient presque par-tout bien cultivés
5 et je remarquai deux endroits assez considérables, Ska-
varo-Iamanakka, et Kapto-Ies-
Le village de Fakonié peut contenir cent cinquante maisons ,
quoique situé sur la croupe d’une montagne nullement.favorable
à la culture. Il s’étend jusque sur le bord d’un lac qui‘en
portoit autrefois le nom, jet qui est environné de montagnes. Ce
lac, long d’un-mille , et large quelquefois d’un quart, ne paroîfc
pas avoir dans certains endroits deux portées de* fusil.
Nous'quittâmes enfin à regret ce charmant endroit, et tout
en descendant la montagne , je ne manquai pas de recueillir des
plantes-, des fleurs et des. graines des différens végétaux.qui se'
trouvoient le., long de. la route ou aux environs. .Nous vîmes
beaucoup de cascades et de canaux pratiqués par les habi-'
tans pour arroser leurs plantations, et pour leur consommation
journalière.. Au pied de la montagne nous fûmes visités dans un
.corps-de-garde impérial devant les,préposés de l’empereur; qui
restèrent assis pendant la . visite de nos personnes et de nos
effets.
C’est ici l e . second. corps-de-garde, que. l’on rencontre , en
allant des provinces occidentales à Iédo. La direction des.chemins
est telle , que tous les voyageurs sont obligés de passer la
montagne.de Fakonié, et ensuite par cet étroit défilé, qui est
fermé par des portes e t . soigneusement gardé. Les commis de
l’empereur doivent visiter tous, les voyageurs , saisir, les armes
que l’on voudroit. introduire dans; le pays , et empêcher les
femmes d’en sortir. Ce dernier ordre regarde particulièrement
les, épouses des fonctionnaires publies , que l’on garde à la cour
comme des otages de, la fidélité et de la probité de leurs époux.
On, demande aux hommes l’exhibition de leurs passeports,
et l’on, arrête ceux qui n’en ont pas. Non content de toutes ces
précautions, l’empereur a fait construire un mur qui,sépare’
des provinces, septentrionales le territoire de la.capitale. ,
Après cinq heures de marche, nous couchâmes à. Odovara.
Les endroits les-plus remarquables sur cette route sont, Fatta ,
Kava-Batta, Iamoto et Kasamats. A peu de distance d’Iamoto
sont des bains . avec un établissement pour la commodité des
malades, suivant le rapport des interprètes.
'Le 26.nous traversâmes .de bonne heure dans des bateaux
plats et très-minces , une rivière assez rapide nommée Sakkava ;
nous longeâmes ensuite le rivage, de la mer jusqu’à la rivière et
la ville de Fousima.,
Nous dînâmes, à Koïso , à quatre milles d’Odovara ; nous
notâmes sur la route Misava et Kosink-Sikf. Nous allâmes cou