
 
        
         
		&   elle  les  recouvre  de  terre.  La  chaleur  du  foleil  
 'fait  éclore  les  jeunes  tortues  qui  fortent  de  l’oeuf dès  
 le  commencement  de  Septembre,  n’étant  pas  encore  
 plus  greffes  quune  coque  de  noix  (l) . 
 La  tortue  Grecque  ne  va  prefque  jamais  à  l’eau;  
 cependant  elle  eft  conformée  à  l’intérieur  comme  les  
 tortues  de  mer  (m)  :  fi  elle  n’eft  point  amphibie  de  
 fait  &   par fes moeurs,  elle l’eft donc jufqu’à un  certain  
 point  par  fon  organ'ifation. 
 On  trouve  la  tortue  Grecque  dans  prefque  toutes  
 les  régions  chaudes  &   même  tempérées  de  l’ancien  
 Continent, dans l’Europe  méridionale,  en Macédoine,  
 en  Grèce,  à  Amboine  ,  dans  l’ille  de  Ceylan  ,  dans  
 les  Indes,  au  Japon  (n)  ,  dans  l’Ifle  de  Bourbon  (0), 
 (  l)  Hijîoire naturelle  des Amphibies  & des PoiJJons de la  Sardaigne,  
 page  io. 
 ( m  )  Gérard  Blalius,  en  diflêquant  une  tortue  de  terre,  trouva  fon  
 péricarde  rempli  d’une  quantité  confidérable  d’eau  limpide.  *   Nous  
 yerrons  dans  l’article du crocodile,  que  le  péricarde  d’un  alligator  ,  dif-  
 féqué  par  Sloane,  ëtoit  également rempli  d’eau. 
 *  Observations  anatomiques de  Qcrard  Blajius ,  page  6$. 
 ( n ) Hijîoire générale des  Voyages, T. 40,  page 383., édition in-t a.  
 ( o ) ‘t L ’Jfle de Bourbon abondojt  autrefois  en  tortues  de  terre-,  mais  
 »les  vaiffeaux  en  ont  tant détruit,  qu’il  ne  s’en  trouve  plus  aujourd’hui  
 »»que  dans  la  partie  occidentale,  où  les  habitans  même  n’ont  la permïf-  
 fion  d’en  tuer  que  pendant  le  carême,  i>  Voyage  de  la  Barbinais  le  
 Qendl  autour du  monde, 
 dans 
 d e s   Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  1 5 3   
 dans  celle  de  l’Afcenfion,  dans  les  déferts  de  l’Afrique :  
 ç’eft  fur-tout  en  Libie  &   dans  les  Indes  que  la  chair  
 de  la  tortue  de  terre  eft  plus  délicate  &   plus  faine  
 que  celle  de  plulieurs  autres  tortues  :  &   l’on  ne  voit;  
 pas pourquoi il a pu  être  défendu  aux  Grecs  modernes  
 & a u x   Turcs  de  s’en  nourrir. 
 Ce  n’eft  que  d’après des obfervations qui  manquent  
 encore  que  l’on  pourra  déterminer  fi  les  tortues  ter-  
 reftres  de  l’Amérique  méridionale,  font  différentes  de  
 la  Grecque  (p) ;  fi  elles  y  font  naturelles,  ou  fi  elles  
 y  ont  été  portées  d’ailleurs.  Dans  cette  même  partie:  
 du monde,  où  elles  font  très-communes,  on  les prend  
 avec  des  chiens  dreflés à les  chaflèr.  Ils  les découvrent  
 à la pifte,  &   lorfqu’ils  les ont trouvées,  ils  aboient  jnf-  
 qua  ce  que  les  chafleurs  foient  arrivés.  On  les  emporte  
 en  vie ;  elles peuvent pefer  de  cinq  à  fix  livres,  
 &  au-delà.  On  les  met  dans  un  jardin ,  ou  dans  un  
 efpèce  de  parc ;  on  les  y  nourrit  avec  des  herbes  &   
 des  fruits  5  &   elles  y  multiplient  beaucoup.  Leur  
 chair,  quoiqu’un  peu  coriace  ,  eft  d’affez  bon :goût;  
 les petites  tortues  croifiènt  pendant  fept  ou  huit  ans ; 
 (p)  «   II  y  a  des  tortues  de  terre  qui fe  nomment  Sabuds  dans  la  
 langue  du  Bréfil,  &  que  les  habitans  du  Para  préfèrent  aux  autres «  
 efpeces. Toutes  fe  confervent  plufieurs  mois  hors  de  l’eau  fans  nour-ct  
 nture  fenfible.  >s Hijîoire  générale  des  Voyages,  tome  5 3 ,  page 438,  
 édit,  in-1 a. 
 Ovipares,  Tome  l . y