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 feroit tenté  de  croire  que  l’animal  a  perdu  une  portion  
 de  fa  tête  ,  &   que  cette  mâchoire  lui  manque.  La  
 tête  efc  d’ailleurs  triangulaire  ,'  comme  celle  du  caméléon  
 ;  mais  le  triangle  qu’elle  forme  eft  très-alongé,  
 &   elle  ne  préfente  point  l’efpèce  de  cafque,  ni  les  
 dentelures  qu’on  remarque  fur  cette  dernière.  Elle  eft  
 articulée  avec  le  corps,  de  manière  à  former  en  
 deffous  un  angle  o b tu s c e   qui  ne  fe  retrouve pas  dans  
 la  plupart  des  autres  Quadrupèdes  ovipares.!  Elle  eft  
 très-grande ;  fa  longueur  eft  à-peu-près  la  moitié  de  
 celle  du  corps  ;  les  yeux  font  très-gros &   très-proémi-  
 nens ;  la  cornée  laiflé  appercevoir  fort  diftinélément  
 l’iris,  dont  la  prunelle  confifte  en  une  fente  verticale,,  
 comme  celle  des  yeux  du  Gecko,  &   qui  doit  être  
 frès-fucceptible  de  fe  dilater,  ou  de  fé  contraéler  ,  
 pour  recevoir  ou  repouffer  la  lumière.  Les  narines  
 font placées prefqu’au  bout'du mufeau,  qui  eft moufle,  
 &   qui  fait  le  fommet  de  l’efpèce  de  triangle  alongé,  
 formé par la  tête.  Les  ouvertures des  oreilles  font  très-  
 petites  ;  elles  occupent  les  deux  autres  angles  du  
 triangle,  &  font placées  auprès  des coins  de  la  gueule;  
 la  peau  du  deffous  du  cou  forme  des  plis  :  le  deflous  
 du  corps  eft  entièrement  plat. 
 Les  quatre  pieds  du  lézard  à  tête  -  plate  font  
 chacun  divifés  en  cinq  doigts;  ces  doigts  font  réunis  
 à  leur  origine  par  la  peau  des  jambes  qui  les  re - 
 O S S   Q uA R  RU P'à D E S  OV I P A R E S .   4 2 7   
 couvre  pardeflus  &   par deffous  ;  mais  ils  font  enfuite  
 très-divifés,  fur-tout  ceux  de  derrière,  dont  le  doigt  
 intérieur  eft  féparé  des  autres,  comme  dans  beaucoup  
 de  lézards,  de  manière  ,à  repréfenter  une  forte  de  
 pouce.  Vers  leur  extrémité  ,  ils  font  garnis  d’une  
 membrane  qui  les  élargit  ,  comme  ceux  du  Gecko  
 &   du  Geckotte ;  &   à  cette  même  extrémité,  ils  font  
 revêtus  pardeffoüs  de  lames  ou  écailles qui fe  recouvrent  
 comme  les  ardoifes  des  toits;  elles  font  communément  
 au  nombre  de  vingt,  &  placées fur deux  rangs  
 qui  s’écartent  un  peu  l’un  de  l ’autre  au  bout  du  doigt;  
 le  petit  intervalle  qui  fépare  ces deux  rangs,  renferme  
 un  ongle  très-crochu ,  très-fort  ,  &   replié  en  deffous. 
 La  queue  eft menue,  &   beaucoup  plus  courte  que  
 le  corps ;  elle  paroît  très-large &  très-aplatie  ,  parce  
 quelle  eft  revêtue  d’une  membrane  qui  s’étend  de  
 chaque  côté.,  &   lui  donne  la  forme  d une  forte  de  
 rame.  Il  eft  aifé  cependant  de  diftinguer  la  véritable  
 queue  que  cette  membrane  recouvre , &   qui  préfente  
 pardeflus &   pardeffoüs  une petite  faillie  longitudinale.  
 Cette  partie  membraneüfe  n’eft  point  comme  dans  la  
 falamandre  aquatique  ,  placée  verticalement ;  mais  
 elle  forme  des deux  côtés  une  large bande horizontale. 
 La peau qui  revêt la  tête ,  le  corps, les  pattes  &   la  
 queue  du  lézard  à  tête  plate  ,  tant deffus  que  deffous,,  
 eft garnie d’un très-grand nombre de petits points faillans..,  
 plus  ou  moins  apparens  ,  qui  fe  touchent  &   la  font 
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