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 à  fuppofer  à  des  degrés  trop  élevés,  celles  dont  ces  
 êtres,  rarement  bien  connus,  jouiflént  réellement.  
 L ’imagination  a  befoin  ,  pour  ainfi  dire ,\  d’être  de  
 tems-en-tems,  fecouée  par  des  merveilles  ;  l’homme  
 veut  exercer  fa  croyance  dans  toute  fa  plénitude  ;  
 il  lui  femble  qu’il  n’en  jouit  pas  d’une  manière  a fiez  
 libre  ,  quand  il  la  foumet  aux  loix  de  la  raifon :  ce  
 n’eft  que  par  les  excès  qu’il  croit  en  ufer;  &   il  ne  
 s’en  regarde  comme  véritablement  le  maître,  que  
 lorfqu il  la  refufe  capricieufement  à  la  réalité,  ou  
 qu’il  l’accorde  aux  êtres  les  plus  chimériques.  Mais 
 P a n s   le  P o itou  3 Mirtil. 
 P a n s plufieurs  autres  Provinces de  France ,  Alebrenne ou Airafiadc.  
 E n  Normandie, Mouron. 
 E n   Flandres ,  Salemander. 
 E n   quelques endroits  £  Allemagne,  Punter-Maal. 
 Le Sourd. M. d  Aubenton ,   Encyclopédie  méthodique; 
 Lacerta Salamandra, 47. Linn,  amphibia  rept. 
 R a y ,  Synopfis  Quadrupedum ,   fo lio   273.  Salamandra  terreftras.  
 Matthi.  diofcor.  274 ,  f .   274. Salamandra. 
 A ldrov.  quadr.  6 4 1. Salamandra terreftris, 
 Jo n fl.  Quadrup.,   t.  T J )  fo l.  to•  . 
 Jxnperat.  nat.  g  18 . 
 O Lear.  mus.  t.  8 , fig .  4. 
 IVurfbainius.  Salamandrologia ,T fo rib .  1683. 
 Salamandra.  Conrad  G efn er,   de  Quadrup.  ovip. 
 Salamandra maculofa ,  4.  Laurenti Jpecimcn mcdicum. 
 Séba 1  2. tab.  i z ,   fig .  $. 
 il  ne  peut 
 u n s   Q v a d r v p i o n s   o v i p a r e s .  4 5 7   
 il  ne  peut  exercer  cet  empire  de  fa  fantaifie,  que  
 lorfque  la  lumière  de  la  vérité  ne  tombe  que  de  loin  
 fur  les  objets  de  cette  croyance  arbitraire ;  que  lorfque  
 l’efpace,  le tems ou  leur  nature  les  féparent  de  nous;  
 &   voilà  pourquoi,  parmi  tous  les  ordres  d’animaux,  
 il  n’en  eft  peut-être  aucun  qui  ait  donné  lieu  à  tant  
 de  fables  que  celui  des  lézards.  Nous  avons  déjà  vu  
 des  propriétés  auffi  abfurdes  qu’imaginaires  accordées  
 à  plufieurs  efpèces  de  ces Quadrupèdes  ovipares ; mais  
 nous  voici  maintenant  à  l’hiftoire  d’un  lézard  pour  
 lequel  l’imagination humaine s’ eft  furpaifée ;  on  lui  a  
 attribué  la  plus  merveilleufe  de  toutes  les  propriétés.  
 Tandis que  les  corps  les plus durs ne peuvent échapper  
 à  la  force  de  l’élément  du  feu ,  on  a  voulu  qu un  
 petit  lézard  non  - feulement  ne  fut  pas  confume  par  
 les  flammes,  mais  parvînt  même  à  les  éteindre.  Et  
 comme  les  fables agréables  s’accréditent aifement,  1 on  
 s’eft  empreffé  d’accueillir  celle  d un  petit  animal  fi  
 privilégié  ,  fi  fupérieur  à  l’agent  le  plus  actif  de  la  
 Nature,  &   qui  devoit  fournir  tant  d’objets  de  com-  
 paraifon  à la poéfie, tant d’emblèmes  galans  a 1 amour,  
 tant  de  brillantes  devifes  à la  valeur. Les Anciens  ont  
 cru  à  cette  propriété  de  la  Salamandre;  defirant  que  
 fon  origine  fût  aufil  furprenante  que  fa  puiflance,  &   
 voulant  réalifer  les  délions  ingénieufes  des  poètes,  ils  
 ont  écrit  quelle  devoit  fon  exiftence  au  plus  pur  des  
 élémens,  qui  ne  pouvoit  la  confirmer,  &   ils  l’ont  
 Ovipares,  Tome  I.  M m tu