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 F iE  C r i â r d   que  l’on  trouve  à  Surinam,  eft un  des  
 plus  gras  crapauds.  Sa  peau  eft  mouchetée  de  livide  
 &   de  brun, &   parfemée  de  verrues.  Les  épaulés couvertes  
 de  points  faillans,  de même que  le  ventre,  font  
 relevées  en  bofle,  &.  percées  d’une  multitude  de  petits  
 trous.  Il  eft  aifé  de  le  diftinguer  du marbré &   du pipa  
 que  l’pn  trouve  aufli  à  Surinam  ,  parce  qu’il  a  cinq  
 doigts  à  chaque  pied ;  les  doigts  des  pieds  de  devant  
 font féparés, &.  ceux  des  pieds  de  derrière à demi-pab  
 més.  Il habite  les  eaux  douces  où  il  né ceffe  de  faire  
 entendre  fon  coaflement  défagréable.  C’eft  ce  qui  l’a  
 fait  appeller  le  muficien,  par  M.  Linné ;  mais  le  nom  
 de  criard  que  lui  a  donné M.  d’Auhenton ,  convient  
 bien  mieux  à  un  animal  dont  la  voix  rauque  &   discordante  
 ne  peut que  troubler les concerts harmonieux  
 ou  le  filence  paifible  de  la  Nature,  &.  qui  ne  peut  
 faire  entendre  qu’un  coaflement  aufli  défagréable  
 pour l’oreille,  que  fon  afpeét  l’eft  pour  les  yeux. 
 (fl)  Le  Criard. M.  d’Aubenton,  Encyclopédie  méthodique,  
 ftyn?  mufica, a. Lirtn.  amphib.  reptil. 
 REPTILES 
 R E P T I L E S   BI P  È DES. 
 I S f o u s   ÀvONs_vu  le  feps  &   le  chalcide  fe  rapprocher  
 de  l’ordre  des  ferpens  par  l’alongement  de  
 leur  corps,  &   la  brièveté  de  leurs  pattes.  Nous  allons  
 maintenant  jeter  les  yeux  fur  un  genre  de  reptiles ,  
 qui  réunit  encore  de plus près  les  ferpens &   les  lézards.  
 Nous  ne  le  comprenons  pas  parmi  les  Quadrupèdes  
 ovipares,  puifque  le  caraétère  diftinétif  de  ce  genre  
 eft  de  n’avoir  que  deux  pieds;  mais  nous  le  plaçons  
 entre  ces  Quadrupèdes"  &   les  ferpens.  Les  reptiles  
 qui  le  compofent  diffèrent  des  premiers ,  en  ce  qu’ils  
 n’ont  que  deux  pattes  au  lieu  d’en  avoir  quatre,  &   
 ils  font  diftingués  des  féconds  par  ces  deux  pieds  qui  
 manquent  à  tous  les  ferpens.  Il  feroit  d’ailleurs  fort  
 aifé  de  les  confondre  avec  ces  derniers^  auxquels  ils  
 reflèmblent par  l’alongement  du  corps,  les  proportions  
 de  la  tête  &   la  forme  des  écailles. 
 L ’on  a  douté  ,  pendant  long -  tems,  de  l’exiftence  
 de  ces animaux ; &  en  effet tous  ceux  que  l’on a voulu  
 jufqu’à  préfent  regarder  comme  des  reptiles  Bipèdes,  
 étoient  des  feps  ou  des  chalcides  qui  avoient  perdu,  
 par  quelque  accident,  leurs  pattes  de  devant ou  celles  
 de  derrière;  la  cicatrice  étoit  fenfible,  &   ils  préfen- 
 Ovipares,  Tome  I.  H h h h