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 jugé  fuperftitieux  fait  qu’ils  infpirent  l’effroi.  Les  
 Kamfchadales  les  regardent  comme  des  envoyés  des>  
 puifTances  infernales ;  auffi sempreffent-ils, lorfqu’ils en  
 rencontrent,  de  les  couper  par  morceaux  (i)  ;  &   s il  
 ]es  lailfent  échapper,  ils  redoutent  fi  fort  le  pouvoir  
 des  divinités  dont  ils  les  regardent  comme  les  repré-'  
 fentans,  qu’à  chaque  inftant  ils  croient  qu’ils  vont  
 mourir,  &   meurent  même  quelquefois  ,  difent  quelques  
 Voyageurs,  à  force  de  le  craindre. 
 On  trouve  ,  aux  environs  de  Paris,  une  variété  du  
 lézard V e r t ,  diftinguée par une bande qui  règne depuis  
 le  fommet  de  la  tête  jufqu’à l’extrémité  de  la  queue,.  
 &   qui  s’étend  un  peu  au-deflus  des  pattes,  fur-tout  
 de  celles  de  derrière.  Cette  bande  eft d un gris fauve,  
 tachetée  d’un  brun  foncé,  parfemée  de  points  jaunâtres  
 ,  &   bordée  d’une  petite  ligne  blanchâtre.  Nous  
 avons  examiné  deux  individus vivans de  cette  variété ;  
 ils  paroiffoient  jeunes, &   cependant ils etoîent  déjà de  
 la  taille  des  lézards  Gris  qui  ont  atteint  prefque  tout  
 leur  développement. 
 En  Italie  on  a  donné,  au  lézard  V e rt,  le  nom  
 de  ftellim,  que  l’on  a  auffi  attribué  à  la  falamandre  
 terreftre,  ainfi  qu’à  d’autres  lézards.  C eft  a  caufe  des  
 taches  de  couleurs'plus  ou  moins vives,  dont  eft  par- 
 (i)  Troifième  Voyage  du  Capitaine  Cook i  traduit  de  l Anglais.  
 Paris,  178% , page  478* 
 d e s   Q ü a d r ü p à n e s   o v i p a r e s .  3 1 7   
 femé  le  deffixs  du  corps  de  ces  animaux,  &   qui  les  
 font  paroître  comme  étoilés,  qu’on  leur  a  tranfporté;  
 un  nom que nous réfervons uniquement  avec M. Linné  
 &  le  plus  grand  nombre  des  Naturaliftes,  à  un  lézard  
 d’Afrique,  très-différent  du  lézard Vert,  &   qui  a  toujours  
 été  appellé  ftellion  (k). 
 Nous  plaçons  ici  la  notice  d’un  lézard  (l)  que l’on  
 rencontre  en  Amérique,  &   qui  a  -quelques  rapports  
 avec  le  lézard  Vert.  Catefby  en  a  parlé  fous  le   nom;  
 de  lézard  Vert de'  là Caroline ; Rochefort  &   après lui,  
 Ray  l’ont  défigné  par  celui  de  gobe-mouche.  Ce  joli-  
 petit animal  n’a guère  que  cinq  pouces  de  long  (m)-,  
 quelques  individus  même  de  cette  efpèce  ,  &   les  
 femelles  fur-tout,  n’ont  que  la  longueur  &   la  grof- 
 ( k)  On  trouve ,  dans  la  defcription  du  mufoeum  de  Kircker,  une  
 notice  &  une  figure  relatives  à  un  lézard  pris  dans  un  bois  des  Alpes,1  
 &  appellé ftellion  dlItalie ,  qui  nous  paroît  être  une  variété  du  lézard  
 Vert.  Rerum  naturalium  Hiftoria ,  exiftentium  in  mufceo  Kirkeriano ,  
 Rome,  1773 , page  40.  Steilion  d’Italie. 
 ( / )  Oulla  ouna,  par les  Caraïbes. 
 Rochefort,  Hiftoire  des Antilles.  Gobe-mouche. 
 R a y, Synopfts  Quadrupedum,  page  a£g. 
 Catefby, Hiftoire  naturelle  de la  Caroline, vol. z , page  63.  Lacertus  
 viridis  Carolinenfis. 
 Voyez-,  dans  le  DiéKonnaire de  M.  de  Bomare,  l’article  du  lézard  
 gobe-mouche. 
 (m)  Catefbyj  à l’endroit déjà  cité...