ment aux autres, elles font paroître dentelée la circonférence
de la couverture fupérieure. Le plaftron
eft ordinairement revêtu de douze ou treize lames-
il y en avoit treize dans celle que nous avons décrite.
Les lames, qui recouvrent la carapace, font marbrées
de deux couleurs § l’une plus ou moins foncée, &
l’autre blanchâtre.
La couverture fupérieure de la Grecque eft très-
bombée 3 l’individu que nous avons décrit avoit quatre
pouces trois lignes d’épaiffeur 3 &. c’eft ce qui fait que
lorfqu’elle eft renverfée fur le dos, elle peut reprendre
fa première fituation, & ne pas relier en proie à fes
ennemis , comme les tortues franches. Ce n’eft pas
feulement à l’aide de fes pattes quelle s’efforce de
fe retourner ; elle ne peut pas affez les écarter pour
atteindre jufqu’à terre : elle fe fert uniquement de fa
-tête & de fon cou, avec lefquels elle s’appuie fortement
contre le terrain, cherchant, pour ainfi dire, à
•fe foulever, &. fe balançant à droite & à gauche
iufqu’à ce quelle ait trouvé le côté du terrain qui
eft le plus incliné, & qui lui oppofe le moins de re-
fiftance. Alors, au lieu de faire des efforts dans les
deux fens, elle ne cherche plus qu’à fe renverfer du
côté favorable , & à fe retourner affez pour rencontrer
la terre avec fes pattes, & fe remettre entièrement
fur fes pieds. Il paroît qu’on peut diftinguer les mâles
d’avec les r j;'1 elles , en ce que celles-ci ont leur
plaftron prefque piaf, au lieu que les mâles l’ont plus
ou moins Concave (c ) .
L ’élément dans 'lequel vivent î<?5 tortues de mer
& les tortues d’eau douce, rend leur charg? plus légère
, car tout le monde fait qu’un corps plongé üàHS
l’eau perd toujours de fon poids ; mais celle des tortues
de terre n’eft pas ainfi diminuée. Le fardeau que
la Grecque fupporte eft donc une preuve de' la force
dont elle jouit : cette force eft d’ailleurs- confirmée
par la grande facilité avec laquelle elle brife dans
fa gueule des corps très-durs; fes mâchoires font mues
par des mufcles fi vivaces, que l’on A remarqué dans
une petite tortue , dont la tête avoit été coupée une
demi - heure auparavant, quelles claquoient encore
avec un bruit aflèz fenfible ; & , dès le tems d’Ariftote,
on regardoit la tortue comme l’animal qui avoit en
proportion le plus de force dans les mâchoires.
Mais ce fait n’eft pas le feul phénomène remarquable
que les tortues Grecques préfentent relativement à la
difficulté que l’on éprouve lorfqu’on veut Ôter la vie
aux Quadrupèdes ovipares. François Redi a fait à ce
fujet, en Tofcane, des expériences dont nous allonsrap-
( c.) Hijloire naturelle des Amphibies S/ des PoiJJùns de la Sardaigne,
par M. François Cette , page 10.
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