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 le  lézard  Gris,  &.  le'  revêtir  d’une  parure  plus  belle,  
 C’eft  dans  les  premiers  jours  du  printems,  que  le  
 lézard Vert brille  de tout  fon  éclat,  lorfqu’ayant  quitté  
 fa  vieille  peau,  il  expofe  au  foleil  fon  corps  émaillé  
 des  plus  vives  couleurs.  Les  rayons  qui  rejailliflent  de  
 deffus fes écailles,  les dorent par  reflets Ondoyans ;  elles  
 étincellent  du  feu  de  l’éméraude ;  6ç  fl  elles  ne  font  
 pas  diaphanes  comme  les  criftaux,  la  réflexion  d’un  
 beau  ciel  qui  fe peint fur  ces  lames  luifantes &   polies,  
 compenfe  l’effet  de  la  tranfparenee  par  un  nouveau  
 jeu  de  lumière.  L ’oeil  ne  celle  d’être réjoui par le  vert  
 qu’offre  le  lézard  dont  nous  écrivons  l’Hiftoire.  Il  fe  
 remplit,  pour  ainfi  dire,  de  fon  éclat, fans jamais  en  
 être  ébloui  :  autant la  couleur  de  cet  animal  attire  la  
 vue  par  la  beauté  dé  fes  reflets-,  autant  elle  l’attache  
 par  leur  douceur.  On  diroit  qu’elle  fe  répand fur  1 air  
 qui l’environne,  &.  qu’en  s’y dégradant par des nuances  
 jnfenfibles,  elle  fe  fond  de  manière  à  ne jamais bief--  
 1e r,  &  à  toujours  enchanter par une variété  agréable ;  
 féduifant  également  ,  foit  qu’elle  refplendifle  avec  
 mollefle  au  milieu  de  grands  flots  de  lumière,  qu que  
 ne  renvoyant  qu’une  foible  clarté,  elle  prefente  des  
 teintes  aufii  fuaves  que  délicates. 
 Le  deffus  du  corps  de  ce  lézard  eft  d’un  vert plus  
 ou  moins  mêlé  de  jaune,  de  gris,  de  brun  &   même  
 quelquefois  de  rouge  ;  le  deflous  eft  toujours  plus 
 d e s   Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  3 I Ï 
 blanchâtre.  Les  teintes  de  ce Quadrupède  ovipare  font  
 fujettes  à  varier ;  elles  pâlilfent  dans  certains  tems  de  
 l’année,  &   fur-tout  après  la  mort  de  l’animal ;  mais  
 c’eft  principalement  dans  les  climats  chauds  qu’il  fe  
 montre  avec  l’éclat  de  l’or  &   des  pierreries ;  c’eft-là  
 qu’une  lumière  plus  vive  anime  fes  couleurs  &   les  
 multiplie.  C’eft  auffi  dans  ces pays  moins  éloignés  de  
 la  zone  torride,  qu’il  eft  plus  grand ,  &   qu’il  parvient  
 quelquefois  jufqu’à  la  longueur  de  trente  pouces  (b).  
 L’individu,  que  nous  avons  décrit &  qui  a  été  envoyé  
 de  Provence  au  Cabinet  du  Roi,  a  vingt  pouces  de  
 longueur,  en  y  comprenant  celle  de  la  queue  qui  eft  
 prefque  égale  à  celle  du  corps  &   de  la  tête ;  le  diamètre  
 du  corps  eft  de  deux  pouces  dans  l’endroit  le  
 plus gros. Le  deffus  de  la  tête,  comme  dans  le  lézard  
 Gris,  eft couvert  de  grandes  écailles  arrangées  fymé-  
 triquement  &   placées  à  côté  l’une  de  l’autre.  Les  
 bords  des  mâchoires  font  garnis  d’un  double  rang  de  
 grandes  écailles.  Les ouvertures des oreilles font ovales ;  
 leur grand diamètre  eft  de  quatre  lignes, &   elles  laif-  
 fent  appercevoir  la  membrane  du  tympan.  L ’efpèce  
 de collier  qu’a  le lézard  V e r t ,  ainfi que  le  lézard Gris,  
 eft  formé  dans  l’individu  envoyé  de  Provence  au 
 (b)  Note  communiquée par  M.  de  la  Tour  TAygiie} Préfident  â  
 Mortier  au  Parlement  de  Provence  ,   &  dont  les  lumières  font  aujji  
 connues  que fon \èle pour Vavancement des  Sciences..