2*-0 H i s t o i r e N a t u r e i i s
nairemcnt la vue. Il préfente le plus fouvent un doux
mélange de blanc, de noir, de gris & quelquefois de
ve rt, dont il eft comme marbré.
Il habite l’Afrique, «St il n’y eft pas confiné dans
les régions les plus chaudes, puifqu’il eft également
au Cap de Bonne-efpérance «St en Egypte (b). On
le rencontre auffi dans les contrées Orientales & dans
les Mes de l’Archipel, ainfi qu’en Judée «St en Syrie
où il paroit d’après Bélon, qu’il devient très-grand ( c ) .
M. François Cetti dit qu’il eft allez commun en Sardaigne
, «St qu’il y habite dans les maifons ; on 1 y
nomme tarentole , ainfi que dans plufieurs provinces
d’Italie (d) ; & c’eft une nouvelle preuve de l’emploi
qu’on a fait pour plufieurs efpèces de lézards de ce
nom de tarentole , donné, ainfi que nous l’ayons dit, a
une variété du lézard vert. Mais c’eft fur - tout aux
environs du N il, que les Stellions font en grand nom-
( b) L'individu, que nous avons décrit, a été apporté d'Egypte, aw
Cabinet du Rob
(c) « II y a une manière de lézards noirs, nommés Stellions , quaft
«auffi gros qu’eft une petite belette, leur ventre fort enflé & la tête
greffe, defquek le pays de Judée & de Syrie eft bien garni. » Bélon,,
obferyations, &c.Edit. de Paris, lÿS4r> 1 1 > Chi* * * * * * *
page 139•
(d) HiJIoire naturelle des amphibies & des poijfons de la Sardaigne.
S a fa ri, * 7 7 7 , page ao.
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 3 7 1
bre. On en trouve beaucoup autour des pyramides
&. des anciens tombeaux qui fubfiftent encore fur
l’antique terre d’Egypte. Ils s’y logent dans les intervalles
que lailîènt les différens lits de pierres , & ils
s’y nourriffent de mouches & d’infecles ailés.
On diroit que ces pyramides , ces éternels mo-
numens de la puiffance & de la vanité humaines, ont
été deftinées à préfenter des objets extraordinaires en
plus d’un genre ; c’eft en effet dans ces vaftes mau-
folées qu’on va recueillir avec foin les excrémens du
petit lézard dont nous traitons dans cet article. Les
Anciens qui en faifoieut ufage , ainfi que les Orientaux
modernes, leur donnoient le nom de crocodilea ( e ) ,
apparemment parce qu’ils penfoient qu’ils vendent
du crocodile ( f ) ; & peut-être ces excrémens n’au-
roient-ils pas été aufli recherchés, fi l’on avoit fu que
l’animal qui les produit n’étoit ni le plus grand ni le
plus petit des lézards, tant il eft vrai que les extrêmes
en impofent prefque toujours à ceux dont les regards
ne peuvent pas embraffer la chaîne entière des objets.
Les modernes, mieux jnftruits, ont rapporté ces
(c) « Nous trouvions auffi des Stellions, defquels les Arabes recueillent
les excrémens, qu'ils portent vendre au Caire, nommés en es
grec crocodilea. D e -là , les Marchands nous les apportent vendre. 1»
Bélon, Livre I I , Chap. l x v i i i , page ipz.
(ƒ) Stercore fucatus crocodili. Horace.
A a a ij