5 9 2 H i s t o i r e N a t u r e l l e
• L E C A L A M I T E ( - ) .
C ’ e s t e n c o r e un crapaud d’Europe qui a beau**
coup de reffemblanee avec le crapaud brun, mais
qui en diffère cependant allez pour conftituér une
efpèce dillinéle. Il a le corps un peu étroit 4 fes couleurs
font trèss-diverfifiées ; fon dos, qui eft olivâtre, préfente
trois raies longitudinales, dont celle du milieu
eft couleur de foufre ; & les deux des cotés ondulées
& dentelées , font d’un rouge clair mêlé d’un jaune
plus foncé vers les parties inférieures. Les côtés du
ventre, les quatre pattes &. le tour de la gueule,
font marquetés de plufîeurs taches inégales & olivâtres.
Voilà la difpofition générale des couleurs de la
peau fur laquelle s’élèvent des puftules brunes fur le
dos , rouges vers les côtés g d’un rouge pâle près des
oreilles, & d’une couleur de chair éclatante vers les
angles de la bouche où elles font grouppées.
L’extrémité des doigts eft noirâtre, garnie d’une
(a) Lè Calamite. M. ÆAu baiton , Encyclopédie méthodique,
Bufo calamita , g , Laurenti Jpeqmen mediçuttl,
Eçejel, tap.
peau
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 593
peau dure comme de la corne, qui tient lieu d’ongle
à l’animal. Au-defîous de la plante des pieds de devant,
fe trouvent deux efpèces d’os ou de faux ongles dont
le Calamite peut fe fervir pour s’accrocher : les doigts
des pieds de derrière font féparés.
Le Calaipite fe tient, pendant le jour, dans les
fentes de la terre & dans les cavités des murailles.
Au lieu d’être réduit à ne fe mouvoir que paT fauts,
comme les autres Quadrupèdes ovipares fans queue ,
il grimpe, quoiqu’avec peine, & en s’arrêtant fou-
vent ; &. à l’aide de fes faux ongles, & de fes doigts
féparés, il monte quelquefois le long des murs juf-
qu’à la hauteur de quelques pieds pour gagner fa
retraite.
On ne trouve pas ordinairement les Calamites feuls
dans leurs trous. Ils y font raflemblés &. ramafles au
nombre de dix ou douze. C’eft la nuit qu’ils fortent
de leur afile, & qu’ils vont chercher leur nourriture.
Pour éloigner leurs ennemis, ils font fuinter, au travers
de leur peau, une liqueur dont l’odeur femblable a
telle de la poudre enflammée, eft encore plus forte.
Au mois de Juin, ceux qui ont atteint l’âge de
trois ans & à-peu-près leur entier accroifiement, fe
raflemblent pour s’accoupler lur le bord des marais
remplis de joncs où ils font entendre un coaflement
retentiflant & fingulier. On pourrait penfer que les
habitudes particulières de ces crapauds, influent fur
Ovipares, Tome I , F f f f