mens, lepoëte dans fes images, le peuple dans les proverbes.
La tortue grecque peut, en effet, pafier pour un des
plus lents des Quadrupèdes ovipares. Elle emploie beaucoup
de terns pour parcourir le plus petit efpace : mais fx
elle ne s’avance que lentement, les mouvemens des
diverfes parties de fon corps font quelquefois aflëz
agiles ; nous lui avons vu remuer la tête, les pattes
ôc la queue , avec un peu de vivacité. Et même ne
pourroit-on pas dire que la pefanteur de fon bouclier,
la lourdeur du poids dont elle eft chargée, & la portion
de fes pattes placées trop à cote du corps, &
trop écartées les unes des autres , produifent prefque
feules la lenteur de fa marche ? Elle a en effet le
fang aufii chaud que plufieurs Quadrupèdes ovipares
qui s’élancent avec promptitude jufques au fommet
des arbres les plus eleves ; & quoique fes doigts ne
foient pas féparés, comme' ceux des lézards qui courent
avec vîteflë, ils ne font cependant pas conformés de
manière à lui interdire une marche facile & prompte.
Les tortues Grecques reffemblent, à beaucoup d’égards,
aux tortues d’eau douce; leur taille varie beau-
coup , fui vaut leur âge & les Pays- qu’elles habitent ;
il paraît que celles qui vivent fur les montagnes, font
plus grandes que les tortués de plaine. Celle que nous
avons décrite vivante , & que nous ayons mefuree en
fuivant la courbure de la carapace, avoit près de quatorze
pouces de longueur totale, fui près de dix de