parlé ( c ) . Ce lézard eft dans l’Afie le repréfentant du
Bafilic qui habite le nouveau continent; il a auffi de
grands rapports avec lu Dragonne, & les autres grands
lézards à queue comprimée, dont le dos paroît dentelé,
en ce que fa tête eft prefque quadrangulaire,
aplatie, revêtue de tubercules & de grandes écailles :
il a les yeux grands , & les narines élevées ; les
ouvertures des oreilles laiflent voir la membrane nue
du tympan ; le deffous de la tête préfente une forte
de poche aplatie & très-pliflëe, à laquelle on a donné
le nom de collier. La langue eft épaiïfe, charnue, &
légèrement fendue ; les dents font ferrées, pointues, &
d’autant plus grandes quelles font plus éloignées du
devant des mâchoires, où l’on en rencontre huit en
haut &. fix en bas arrondies, courtes, aigues, tournées
obliquement en-dehors, &. féparées par un petit intervalle
, des plus greffes ou des molaires ( d ) . Le
Porte-crête en a ainfi de deux fortes, comme la
Dragonne à laquelle il reffemble encore par la forme
& la difpofition des dents.
Les cinq doigts de chaque pied font garnis d’ongles,
&. préfentent de chaque côté un rebord aigu, dentelé
(c) Schlojfer , ouvrage déjà cité.
(d ) M. Hornjledt. Mémoires de l’Académie des Sciences de Stockolm,
année ij8 ç ,, trim. %> page 130.
comme
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . z Bc)
comme une fcie. La queue eft près de trois fois plus
longue que le corps. La couleur de la tête & du
collier eft verdâtre, avec des lignes blanches ; la crête
& le dos font d’un fauve plus ou moins foncé; le
ventre eft d’un gris blanchâtre , & chaque côté du
corps préfente des taches ou bandes blanches, qui
s’étendent jufque fur les pieds ; il paroît que, dans plu-
fieurs individus, la couleur générale du Porte-crête eft
verdâtre, avec des raies noires', &. le ventre blanchâtre
(e ). Le mâle diffère de la femelle par une
crête beaucoup plus élevée, &. par des couleurs plus
vives.
Ce lézard n’eft pas feulement beau; il eft affez
grand, puifqu’il a quelquefois trois ou quatre pieds de
long ; fa gueule & fes doigts font bien armés; fon dos &
fa queue préfentent une forte de défenfe ; fes pieds conformés
de manière à lui permettre de grimper fur les
arbres, laiffent moins de reffourees à fa proie pour lui
échapper; fa tête tuberculeufe 6c. garnie de grandes
écailles, paroît être à l’abri des bleffures ; d’après tous
ces attributs, on croiroit que le Porte-crête eft vorace,
carnacier, & dangereux pour plufieurs petits animaux.
Mais nous avons encore ici un exemple de la réferve
avec laquelle on doit juger de l’enfemble du naturel,
( e ) M. Hornfledt, à l’endroit déjà cité,
Ovipares, Tome I, O O