les dépofer dans les abris les plus chauds , & , par
exemple , au pied d’une muraille tournée vers le
midi. Avant de fe livrer à l’amour, 6c de chercher fa
femelle , le lézard Gris fe dépouille comme les autres
lézards; ce n’eft que revêtu d’une parure plus agréable,
& d’une force nouvelle, qu’il va fatisfaire les defirs
que lui infpire le printems. Il fe dépouille auffi lorf-
que l’hiver arrive ; il paffe triftement cette faifon du
froid, dans des trous d’arbres ou de muraille, ou dans
quelques creux fous terre : il y éprouve un engourdif-
fement plus ou moins grand , fuivant le climat qu’il
habite & la rigueur de la faifon ; & il ne quitte communément
cette retraite que lorfque le printems
ramène la chaleur. Cet animal ne conferve cependant
pas toujours la douceur de f e s habitudes; M. Edwards
rapporte, dans fon Hiftoire naturelle, quil furprit un
jour un lézard Gris attaquant un petit oifeau qui ré-
ehauffoit dans fon nid des petits nouvellement éclos
C’étoit contre un mur que le nid étoit placé. L approche
de M. Edwards fit celfer l’efpèce de combat
que l’oifeau foutenoit pour défendre fa jeune famille ;
l’oifeau s’envola ; le lézard, fe laiffa tomberil auroit
peut-être, dit M. Edwards, dévoré les petits, s’il avoit
pu les tirer de leur nid (h ). Mais ne nous preffons
{h ) Glanurcs d’Hifi. nac. , par George Edwards, Chap. x y *
d e s Qv a d r u p à d e s o v i p a r e s . 307
pas d’attribuer une méchanceté qui peut n’être qu’un
défaut individuel, & ne dépendre que de circonftances
paffagères, à une efpèce foible que l’on a reconnue
pour innocente & douce.
On a fait ufage des lézards Gris en Médecine ; on
les a employés aux environs de Madrid, dans des maladies
graves ( i) : la Société royale a reçu des individus
dé l’efpèce dont fe fervent les Médecins Efpagnols ; ils
ont été examinés par MM. d’Aubenton & Mauduit ( k) ,
6c un de ces lézards a été dépofé au Cabinet du Roi :
il ne diffère, du lézard Gris de nos Provinces, que par
des nuances de couleur très-légères , 6c qui font la
fuite prefque néceflàire de la diverfité des climats de
la France & de l’Efpagne.
Il paroît qu’on doit regarder comme une variété
du lézard Gris, un petit lézard très-agile, 6c qui lui
reffemble par la.conformation générale du corps, par
celle de la queue , par des écailles difpofées fous la
gorge en forme de collier, 6t. par des tubercules placés
fur la face intérieure dès cuiffes. M. Pallas l’a
( i ) On a vanté les propriétés des lézards Gris, principalement contre
les maladies de la peau, les cancers, les maux qui demandent que
le làng foit épuré, &c. Voyez, à ce fujet, les avis & inftruétions publiés
par la Société royale de Médecine de Paris,
( i ) Hijloire de la Société royale de Médeçine , pour les années
ty8o & iy8t,
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