auffi greffe que le corps, dont elle paraît une prolongation
; fa forme aplatie , & affez femblable à
celle d’un aviron , donne au crocodile une grande
facilité pour fe gouverner dans l’eau, & frapper cet
élément de manière à y nager avec vîteffe. Indépendamment
de ce fecours , les doigts des pieds de
derrière font réunis par des membranes, dont il peut
fe fervir comme d’efpèces de nageoires ; ces doigts
font au nombre de quatre ; ceux des pieds de dev
an t , au nombre de cinq; dans chaque pied, il rf’y
a que les doigts intérieurs qui foient garnis d’ongles,
& la longueur de çes ongles eft ordinairement d’un
ou deux pouces,
La Nature a pourvu à la. sûreté des crocodiles,
en les revêtant d’une armure prefque impénétrable;
tout leur corps eft couvert d’écailles , excepté le
fommet de la tète, où la peau eft çolée immédiatement
fur l’os. Çelles qui couvrent les flancs A les
pattes &. la plus grande partie du cou, font prefque
rondes , de grandeurs différentes, & diftribuéës irrégulièrement.
Celles qui défendent le dos & le deflùs
de la queue, font quarrées, & forment des bandes
tranfverfales. Il ne faut donc pas, pour blefler le
crocodile, le frapper de derrière en avant, comme
f) les écailles fe recouvraient les unes les autres,
mais dans les jointures des bandes qui ne préfentent
que la peau. Plqfieurs Naturaliftes ont éprit que If
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . I 9 9
nombre de ces Bandes varioit, fuivant les individus*
Nous les avons comptées avee foin fur fept crocodiles
de différentes grandeurs , tant de l’Afrique que
de l’Amérique : l’un avoit treize pieds neuf pouces fix
lignes de long, depuis le bout du mufeau , jufqu a 1 extrémité
de la queue ; le fécond neuf pieds; le troifième
& le quatrième huit pieds; le cinquième quatre; le
fixième deux ; le feptième étoit mort en fortant de
l’oeuf. Ils avoient tous le même nombre de bandes,,
excepté celui de deux pièds , qui paroiffoit , à la
rigueur, en préfenter une de plus que les autres*
Ces écailles quarrées ont une très-grande durete,
& une flexibilité qui les' empêche d’être caffantes (p ) ‘y
le milieu de ces lames préfente une forte de crete
(p ) ce Les écailles du crocodile font à l’épreuve de la balle, à
moins que le coup ne foit tiré de très-près, ou le fufif très-charge
Les Nègres s-’en font des bonnets, ou plutôt des calques, qui re- ‘C
Client à la hache.» Labat, vol. a , PaSe 347 » Voyage ctAtkinsÿ
Hijloire gén. des Voyages, Livre V II.
La dureté de ces .écailles doit être cependant relative à 1 âge , aux
individus, & peut-être au fexe. M. de la Borde affure que la croûte
dont les crocodiles font revêtus, ne peut être percee par la balle'
qu’au-defious des épaules. Suivant M. de la Coudreniere , on peut auflî
la percer à coup de fufil fous le ventre & vers les yeux. Qbfervations
Jiir le crocodile de la Louijiane , par M. de la Coudreniere. Journal de
Phyfique > ij8 n.