particulièrement pour avoir reçu le nom de brochet
de terre, ainfi que nous venons de le dire. Il eft couvert
pardeffus & pardeffous de petites écailles arrondies
, ftriées & brillantes : fes doigts font armés d’ongles
a fiez forts ; la couleur de fon corps eft d’un gris
argenté, tacheté d’orange, & qui blanchit vers les
côtés (c ). Comme celles de tout animal, la vivacité
de fes couleurs s’efface lorfqu’il eft mort; mais, tandis
que la chaleur de la vie les anime, elles brillent
d’un éclat très - v if qui donne une couleur d’or au
roux dont il eft peint; & c eft de-la que vient fon
nom. Ses couleurs paroilfent d’autant plus brillantes
que fon corp%, eft enduit d’une humeur vifqueufe qui
fait l’effet d’un vernis luifant. Cette forte de vernis,
joint à la nature de fon habitation, l’ont fait appeller
falamandre ; mais nous ne regardons, comme de vraies
falamandres, que les lézards qui n ont pas plus de
quatre doigts aux pieds de devant. Linné a écrit qu on
le trouvoit dans l’Ifle de Jerfay, près les cotes d Angleterre;
à la vérité, il cite, à ce fuj e t , Edwards (tab.
2 4 7 ) , & le lézard qui y eft repréfenté, eft très-
différent du Doré. Il vit dans 1 Ifle de Chypre. mais
c’eft principalement en Amérique & aux Antilles
qu’il eft répandu. Il habite les endroits mareca—
(c) Suivant Brown, fa couleur eft fouvent fale & rayée tranfverfa-
lement. Voye{ l’endroit déjà cité.
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 3 8 7
geux (d ) ; on le rencontre auffi dans les bois (e) ;
fes pattes font fi courtes qu’il ne s’en fert, pour ainfi
dire , que pour le traîner, & qu’il rampe comme les
ferpens , plutôt qu’il ne marche comme les Quadrupèdes
( f ) . Auflï les lézards Dorés déplaifent - ils par
leur démarche & par tous leurs mouvemens, quoiqu’ils
attirent les yeux par l’éclat de leurs écailles &
la richeffe de leurs couleurs. Mais on les rencontre
rarement, ils ne fe montrent guère que le foir, tems
apparemment où ils cherchent leur proie : ils fe tiennent
prefque toujours cachés dans le fonds des cavernes
& dans les creux des rochers, d’où ils font entendre,
pendant la nuit, une forte de coaffement plus fort
& plus incommode que celui des crapauds & des
grenouilles (g ). Les plus grands ont à-peu-près quinze
pouces de long (h ) . Brown dit qu’il y en a de deux
pieds ( i) . L ’individu que nous avons décrit , & qui
eft conferyé au Cabinet du Roi, a quinze pouces huit
lignes de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu’à
l’extrémité de la queue, qui eft longue de onze pouces
( d) Sloane , vol. a.
(e) Brown, à l’endroit déjà cité.
(f) Ray, Synopjîs animalium Quadrupedum , page alSg,
(g ) Ray, Ibid.
{h) Ray, Ibid.
(/) Brown, à l’endroif déjà cité.
C p e ij