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 Qui  n’ont  point  de  queue. 
 J l   n e   nous   r e s t e ,  pour  compléter  l’hiftoire  des  
 Quadrupèdes  ovipares ,  qu’à  parler  de  ceux  de  ces  
 animaux  qui  n’ont  point  de  queue.  Le  défaut  de  
 cette  partie  eft  un  caraétère  confiant  &   trè s-fen -  
 fible, d’après  lequel  il  eft aifé  de  féparer  cette  fécondé  
 dafle  d’avec  la  première,  dans  laquelle  nous  avons  
 compris  les  tortues  &   les  lézards,  qui  tous  ont  une  
 queue  plus  ou  moins  longue.  Mais,  indépendamment  
 de  cette  différence,  les  Quadrupèdes  ovipares  fans  
 queue,  préfentent  des  caraétères  d’après  lefquels  il  eft  
 facile  de  les  diftinguer.  Leur  grandeur  eft  toujours  
 très -  limitée  en  comparaifon  de  celle  de  plufieurs  
 lézards  ou  tortues  :  la  longueur  des  plus  grands  
 n’excède  guère  huit  ou  dix  pouces  ;  leur  corps  n’eft  
 point  couvert  d’écailles  ;  leur  peau,  plus  ou  moins  
 dure  ,  eft  garnie  de  verrues  ou  de  tubercules  ,  &   
 enduite  d’une  humeur  vifqueufe. 
 La  plupart  n’ont  que  quatre  doigts  aux  pieds  de 
 p e s   (Qu a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  4 9 9   
 devant,  &   par  ce  caraétère  fe  lient  avec  les  Salamandres. 
   Quelques-uns,  au  lieu  de  navoir  que  cinq  
 doigts aux pieds de  derrière comme le plus grand nombre  
 des lézards,en ont fixplus ou moins marqués: Les doigts  
 tant  des  pattes  de  devant  que  de  celles  de  derrière  ,  
 font  féparés dans plufieurs de ces Quadrupèdes ovipares,  
 &   réunis  dans  d’autres  par  une  membrane  ,  comme  
 ceux  des  oifeaux  à  pieds  palmés,  tels  que  les  oies ,  
 les  canards ,  les mouettes,  &c.  Les  pattes de  deriière  
 font,  dans  tous  les  Quadrupèdes  ovipares  fans  queue,  
 beaucoup  plus  longues  que  celles de devant.  Audi ces  
 animaux  ne  marchent-ils  point,  ne  s’avancent  jamais  
 que  par  fauts,  &   ne  fe  fervent  de  leurs  pattes  de  
 derrière  que  comme  d un  relïort  qu ils  plient &  qu ils  
 laiffent  fe  débander  enfuite  pour  s’élancer  à  une  dif-  
 tance  &   à  une  hauteur  plus  ou  moins  grandes.  Ces  
 pattes  de  derrière  font  remarquables  ,  en  ce  que  le  
 tarfe  eft  prefque  toujours  auffi  long  que  la  jambe  
 proprement  dite. 
 Tous  les animaux ,  qui  compofent  cette  claffe,  ont  
 d’ailleurs  une  charpente  offeufe  bien  plus  ftmple  que  
 ceux  dont  nous  venons  de  parler.  Ils  n ont  point  de  
 côtes,  non  plus  que  la  plupart  des  falamandres ;  ils  
 n’ont  pas  même  de  vertèbres  cervicales, ou  du  moins  
 ils  n’en  ont  qu’une  ou  deux;  leur  tête  eft  attachée  
 prefqu’immédiatement  au  corps  comme  dans  les poil-  
 fons  avec  lefquels  ils  ont  auffi  de  grands rapports par 
 R r  r  ij