Les: Voyageurs ont-ils toujours reconnu , d’ailleurs, les
caraélères particuliers & les traits principaux de chaque
cfpè ce ' & n’ont-ils .’pas, le plus fouvent, négligé de
jéundir à une'defeription exaéte de la forme, l’énumé-
ïataon.des qualités & l’hiftoire des habitudes?
. Lors donc que nous avons voulu répandre quelque
jour fur PHiftoire qiaturelle des Quadrupèdes ovipares ,
a i ne nous a pas fuffi d’examiner avec attention & de
décrire avec foin un grand nombre d’efpèces de ces
.■ Quadrupèdes, qui font partie de la colleclion du Ca-
Linet du Roi, ou que l’on a bien voulu nous procurer,
& dont plufieurs font encore inconnues aux Natura-
liftes ; ce n’a pas été allez de recueillir enfuite prefque
toutes les obfervâtions qui ont été publiées fur ces anf
maux jufqu’à nos jours, «Sc d’y joindre les obfervâtions
particulières que l’on nous a communiquées, ou que
nous avons été à portée de faire noUs-memes fur des
individus vivans; nous avons dû; encore examiner les
rapports de ces obfervâtions , avec la conformation de
ces divers Quadrupèdes, avec leurs propriétés, bien reconnues^
avec l’influence du i climat, &. fur-rtout avec
■ les grandes loix phyfiques, que la Nature ne révoque
jamais : ce nelt que tTapiès teue tumpiai&u que nous
avons pu décider de la vérité de plufieurs de ces faits,
ovip. rémunération de toutes les propriétés vraies ou abfurdes attribuées
à ces animaux. , . -
& déterminer s’il falloit les regarder comme des ré-
fultats conftans de l’organifation d’une efpèce entière,
pu comme des produits palfagers d’un inftinét individuel,
perfeélionné ou affoibli par des caufes accidentelles.
Mais, avant de nous occuper en détail des faits
particuliers aux diverfes efpèccs , confidérons fous les
mêmes points de vue tous les Quadrupèdes ovipares ;
repréfentons-noüs ces climats favorifés du fo le il, où
les’ plus grands de ces animaux font animés par toute
la chaleur de l’ atmofphère , qui leur eft néceflàire.
Jetons les yeux fur ,l’antique Egypte;, périodiquement
arrofée par les eaux d’un fleuve immenfe, dont, les
rivages couverts au loin d’un limon humide, prefentent
un féjour fi analogue aux habitudes &. à la nature de
ces Quadrupèdes ; fes arbres, fes forêts, fes monumens,
tout, jufqu’à fes orgueilleufes pyramides, nous en montrèrent
quelques efpèces. Parcourons les côtes brûlantes
de l’Afrique, les bords ardens du Sénégal, de la Gambie
; les rivages, noyés du nouveau monde, ces folitudes
profondes,; où les Quadrupèdes, ovipares jouifîènt de la
chaleur, de l’humidité & de,la paix; voyons,ces belles
contrées-mr i’Oriem,- q u e la rvarure parole a voir enrichies
de toutes fes produétionsy n’oublions aucune des
Ifles baignées par les,eaux chaudes des mers voifines de
lu , zone torride ; appelions, par la penfée, tous les Quadrupèdes
ovipares ;qui en peuplent les diverfes plages,