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qtfils ont très-fouvent confondu , ainfi que le plus
grand nombre des NaturalifteS venus après eu x , le
chalcide & le Seps qu'ils ont appelles tous deux non-
feulement du nom générique de Seps , mais encore
du nom particulier de chalcide ( m ) ,
Quoi qu’il en fait, les obfervations de M. Sauvage
paroiflènt prouver que le Seps' n’eft point venimeux
dans les provinces méridionales de France. Suivant ce
Naturalifte, la morfure des Seps n’a jamais été fuivie
d’aucun accident : il rapporte en avoir vu manger
par une poule, fans qi/elle en ait été incommodée. Il
ajoute que la poule ayant avalé .un petit Seps par la tête
fans l’écrafer, il vit ce lézard s’échapper du corps de la
poule, comme les vers de terre de celui des canards.
La poule le faifit de nouveau ; il s’échappa de même;
mais à la troifième fois elle le coupa en deux. M. Sauvage
conclut même, de la facilité avec laquelle ce
petit lézard fe gl-ifle dans les inteftilis , qu’il produiroit
un meilleur effet dans certaines maladies, que le plomb
& le v if argent (n ) . M. François Cetti dit aufli que,
dans toute la Sardaigne, il n’a jamais entendu parler
d’aucun accident .caufé par la -morfure du Seps, que
(/;z) Conradi Gejheri, Hiß. anirn. Liber I I . De Qiiadrup. ovin. 3
fol- i. ' ' 1 * ' ' ; '
(72 ) Mémoire, fu r la nature des animaux venimeux, couronné pap
f Académie de Rouen , en IJ54 .
tout
t) E S Q v A P R U E i û Z S O V I P A R E S . 4 4 !
tout le monde y regarde comme un animal innoeent,
Seulement, ajoute - t - il , Jorfque les .boeufs ou les
chevaux en ont avalé avec J’herbe qu’ils paillent , leur
ventre s’enfle (Sç. ils font en danger de mourir ,, fi on
ne leur fait pas/ prendre une boilfon préparée avec
de 1 huile , du vinaigre &. du Loufre-, (o), . : •
Le Seps paroi t craindre le froid plus que les tortues
terreftres j& . plulieurs; autres Qua drupède?;; ovipares
; il fe cache plutôt dans la terre àpx approches
de l’hiver. Il difparoît en Sardaigne , dès le ç;ommen-
çement d’Oélobre, & on né le trouve- plus que dans
des creux fouterpains ; il en- fort an p.rintems poqr:
aller dans les endroits garnis d’herbe,, où il feu tient
encore pendant fé té , quoique, l’ardeur du fblei 1 l’ait
deflëchée.fp).
s M. Thunberg a donné , dans les-/Mémoires de
1 Académie de Suède (q) , la , défepiptipn (d’un lézard
qu’il nomme abdominalif qui. fe. trouve à Java & à
Amboine, qui a les plus grands rapports avpç le Seps
&. qui n’en diffère que par la très-grande brièveté de
fa queue & le nombre de fes doigts. Mais comme il
paroit que M. Thunberg.n’a pas yu cet animal vivant,
,oc que, dans la defeription qu’il, en donne, il dit que
( ° ) M. François Cetti, à l’endroit déjà cité.
(p) Idem, Ibidem.
(? ) Mémoires de t Académie de Stockolpn, trimeflre d’Avril ip8?l
Ovipares, Tome I, K k k