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 note  fuivante  (  d )  y  cil  à-peu-près  de  la  même  grandeur. 
 Les  tortues  Luth  n’habitent  pas  feulement  dans  la  
 Méditerranée ;  on  les  trouve  auffi  fur  les  côtes  du  
 Pérou,  du Mexique,  (St.  fur  la  plupart  de  celles d’Afrique  
 ,  qui  font  fituées  dans  la  zone  torride  (e)   :  il  
 paroît  qu’elles  s’avancent  vers  les  hautes  latitudes  de  
 n o t r e  hémifphère, au moins pendant les grandes chaleurs»  
 Le  quatre  Août,  de  l’année  1 7 2 9 ,   on  prit,  à  treize  
 lieues  de  Nantes,  au  nord  de  1 embouchure-  de  la  
 Loire  ,  une  tortue  qui  avoit  fept  pieds  un  pouce  de 
 (d )  Oimenfions  d*une  tortue  Luth. pieds. pouces. lignes. 
 7 3 2 
 7 1 
 I s 
 Longueur  de  la  carapace.  .  .  .  .  • 4 8 2 
 Largeur  de  la  carapace.  .  .  .  •  • 4 4 
 Longueur  du  cou  & de  la  tête.  .  .  • I 5 
 Longueur  des mâchoires.............................. 8 6 
 2 I I 
 Grand diamètre  des  yeux.  .  .  •  •  • 2 
 Longueur des  pattes de devant.  .  .  , 3 I 
 GrolTeur  des  pattes  de  devant.  .  .  . I I I 6 
 Longueur  des  pattes  de  derrière.  .   . I 6 
 Groffeur des  pattes  de  derrière.  .  .  . I 7 10 
 1 I 
 (e) Mémoires manufcrits ,  rédigés par M.  de  Fougcroux. 
 S E S Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  1 15 
 long  ,  trois  pieds  fept  pouces  de  large  &   deux  pieds  
 d’épaifl'eur. M.  de la Font, Ingénieur  en  chef à Nantes,  
 en  envoya  une  delcription  à  M.  de  Mairan ;  tous  les  
 tara clercs  qui  y  font  rapportés,  font  entièrement  conformes  
 à  ceux  de  la tortue Luth,  corifervée  au  Cabinet  
 du  Roi ;  à  la  vérité  ,  il  y  eft  parlé  de  dents  ,  qui  ne  
 fe  trouvent  dans  aucune  tortue  connue ;  mais  il  eft  
 aifé  de  prendre  pour  des  dents,  les  grandes  éminences  
 formées  par  les  échancrures  profondes  des  deux  mâchoires  
 de  la  tortue  Luth  ;  d’ailleurs  la  forme  &   la  
 pofition  de  ces  éminences  répondent à   celles  des  prétendues  
 dents  de  la  tortue  pêchée  auprès  de  Nantes.  
 Cette  dernière tortue  Luth poufloit d’horribles cris,  fui-  
 vant  M.  de  la  Font, quand  on  lui  cafta  la tête  â  coup  
 de  crochet  de  fer  ,  fes  hurlemens  auroient  pu  être  
 entendus  à  un quart de  lieue ; &   fa  gueule  écumante  
 de  rage,  êxhaloit  une  vapeur  très-puante  ( f) . 
 E *   I 75<5,  un peu après  le  milieu  de  l’été , on  prit  
 auffi,  une  aftez  grande  tortue  Luth,  fur  les  côtes  de  
 Cornouaille,  en  Angleterre  (g).  M.  Pennant  a  donné,  
 dans  les  tranfaélions  philofophiques,  la  defcription  &   
 la  figure d’une  très-petite  tortue marine  de  trois pouces 
 f  ƒ)  Hifloire  de  tAcadémie des  Sciences, année  liz g . 
 (g)  Zoologie Britannique ,  Londres  i j ]G , yol.  II. 
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