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 du  Sénégal,  &   l’autre  du  Cap  de  Bonne -efpérance,  
 qui  n’ont  pas  fur  le  derrière  de  la  tête  cette  élévation  
 triangulaire,  cette  forte  de  cafque,  qui  diftingue  non-  
 feulement les Caméléons d’Egypte &  des grandes Indes,  
 mais encore  ceux du Mexique :  les  Caméléons different  
 auffi  quelquefois  les  uns  des  autres,.par  le  plus  ou de  
 moins  de  prolongation  de  la  petite  dentelure  qui  s e-  
 tend le  long du dos &  du  delfous du  corps ;  on  a d apres  
 cela  voulu  féparer  les  uns  des  autres,  comme  autant  
 d’efpèces  diftinéles, les caméléons  d’Egypte,  ceux  d A -  
 rabie,  ceux  du Mexique  ({)  ,  ceux  de  Ceylan,  ceux  
 du  Cap  de  Bonne -  efpérance ,  &c. ;  mais  ces  légères  
 différences, qui ne  changent rien aux  caractères d’apres  
 lefquels  il  eft  aifé  de  reconnoître  les  Caméléons,  non  
 plus  qu’à  leurs  habitudes,  ne  doivent  pas nous  empêcher  
 de regarder l’efpèce  du Caméléon comme la même  
 dans  les  diverfes  contrées  qu’il  fréquente,  quoiqu’elle  
 foit quelquefois un peu altérée par l’influence du climat,  
 ou  par  d’autres  circonftances  ,  &   quelle  fe  montre  
 avec  quelque  variété  dans  fa  forme  ou  dans  fa  grandeur  
 ,  fuivant  l’âge  &   le  fexe  des individus. 
 M.  Parfons  a  donné  dans  les  Tranfa&ions  philofo-  
 phiques  la  figure  &   la  defcription d un  Caméléon  qui 
 ( ^ )  Voye^  Félon,  &  Jo .  Faber Lynceus >  dans fon  expofition  des  
 animaux  de  la  nouvelle Ejpagne, 
 v e s   .Qu a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  3 5 9   
 avoit  été  apporté  à  un  de  fes  amis  ,  parmi  d’autres  
 objets  d’Hiftoire  naturelle,  &   dont  il  ignorait  le  payé  
 natal  (a ).  Cet  animal  ne  différait,  d’une  manière  remarquable  
 ,  des  autres Caméléons, tant  de  l’ancien que  
 du nouveau  monde,  que  par  la  forme  du  cafque  que  
 nous avons décrit. Cette partie faillante ne s’étendoit pas  
 feulement  fur  le  derrière  de  la  tète  dans le  Caméléon  
 de M.  Parfons;  mais  elle  fe  divifoit pardevant en  deux  
 protubérances  crénelées  qui  s’ élevoient  obliquement &   
 s avançaient  jufqu’au -  deffus  des  narines.  Ce  ne  fera  
 qu’après  de  nouvelles  obfervations  fur  des  individus  
 femblahles ,  que Fon  pourra-déterminer fi  le  Caméléon  
 très-bien décrit par M. Parfons,  appartenoit  a une  race  
 confiante  ou ne  formoit  qu’une  variété  individuelle. 
 O) Tranfaclions philofophicjues, année  1768, tome  58 j page  tgz.