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 poiffons,  avec lefquels  elle  donne  aux  tortues  un  trait  
 de  reffemblance.  La  tête,  dans  prefque  toutes  les  efpèces  
 de  ces  animaux,  eft  un  peu  arrondie  vers  le  
 mufeau,  à  l’extrémité  duquel  font  fituées  les narines :  
 la  bouche  eft  placée  en-deffous ; fon  ouverture s’étend  
 jufqu’au-delà  des  oreilles.  La  mâchoire  fupérieure  recouvre  
 la mâchoire  inférieure ;  elles ne font point  communément  
 garnies  de  dents, mais  les  os  qui  les  com-  
 pofent  font feftonnés, &  affez  durs pour que  les tortues  
 puiffent  brifer  aifément  des  fubftances  très-compaéles.  
 Cette  pofition  &   cette  conformation  de  leur  bouche  
 leur  donnent  beaucoup  de  facilité  pour  brouter  les  
 algues  &   les  autres  plantes  dont  elles  fe  nourriffent.  
 Dans  prefque  toutes  les  tortues,  la  place  des  oreilles  
 n’eft  fenfible  que  par  les  plaques  ou  écailles  particulières  
 qui  les  recouvrent j  leurs  yeux  font  gros  &   
 faillans. 
 Le   plaftron  eft  prefque  toujours  plus  court  que  la  
 carapace,  qui  le  déborde  &   le  recouvre  pardevant,  
 &   fur-tout  parderrière;  il eft auffi moins  dur, &   fou-  
 vent  prefque  plat.  Ces  deux  boucliers  font  compofés  
 de  plufieurs  pièces  offeufes,  dont  les bords  font  comme  
 dentelés  ,  &   qui  s’ engrènent  les  unes  dans  les  autres  
 d’une  manière  plus  ou  moins  lenfible ;  dans  certaines  
 efpèces, celles  du  plaftron  peuvent  fe  prêter  à  quelques  
 mouvemens.  La   couverture  fupérieure,  ainfi  que  
 l ’inférieure, font  garnies de lames ou1 écailles qui varient 
 par 
 s e s   Q v a e r v p à s e s   o v i p a r e s .  '4p  
 par  leur  grandeur ,  par  leur forme &  par leur nombre,  
 non-feulement  fuivant  les  efpèces, mais  même fuivant  
 les  individus.  Quelquefois  le  nombre  &   la  figure  de  
 ces  écailles  correfpondent  à  celles  des  pièces  offeufes  
 qu’elles  cachent. 
 On  diftingue  les  écailles  qui  revêtent  la  circonférence  
 de  la  carapace  d’avec  celles qui  en  recouvrent  
 le  milieu ;  ce  milieu  eft  appellé  difque.  Il  eft  le  plus  
 fouvent  couvert  de  treize  ou quinze lames', placées  en  
 long  fur trois rangs ;  celui  du milieu  eft  de  cinq  lames ,  
 &   les  deux  des  côtés  font  de  quatre.  La  bordure  eft  
 communément  garnie  de  vingt-deux  ou  vingt-cinq  
 lames;  le  nombre  de  celles du plaftron  varie de  douze  
 à  quatorze  dans  certaines  efpèces,  &   de  vingt-deux  
 a vingt-quatre dans d’autres. Ces  écailles tombent  quelquefois  
 par l’effet  d’une  grande  déification,  ou de quel-  
 qu autre  accident  :  elles  font  à  demi - tranfparentes ;  
 pliantes,  élalliques ;  elles préfentent, dans  certaines  ef-  
 peces,  telles que  le  caret, &c.  des  couleurs affez belles  
 pour etre  recherchées  &   fervir à des objets de  luxe;  &.  
 ce qui  les  rend  d autant  plus  propres  à  être  employées  
 dans  les  arts,  ceft qu’elles  fe  ramolliffent &   fe  fondent  
 a un feu  affez  doux  de manière à être  réunies, moulées,  
 i<Se  a  prendre  toute  forte  de  figures. 
 Les  tortues  font  encore  diftinguées  dés  autres Qua-  
 jdrupedes ovipares par plufieurs  caraéières intérieurs affez  
 p-êmarquables, &  particulièrement par  la  grandeur îrès- 
 Ovipares,  Tome  I.  ç