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Cabinet du Roi, par onze grandes écailles. Celles qui
couvrent, le dos font les plus petites de toutes ; elles
font hexagones, mais les angles en étant peu fenfibles,
elles paroiffent prefque rondes; les écailles qui font fur
le ventre font grandes , hexagones , beaucoup ■ plus
alongées, & forment trente demi-anneaux ou bandes
tranfverfales.
Treize tubercules s’étendent le long de la face
intérieure de chaque cuifle ; ils font creux, & nous
avons vu à leur extrémité un mamelon très-apparent ,
& qui s’élève au-deflus des bords de la petite cavité
du tubercule dont il paroit fortir ( c j . La fente qui
forme l’anus, occupe une très-grande partie de la
largeur du corps. La queue diminue de groffeur depuis
1 origine jufqu à la pointe ; elle eft couverte d’écailles
plus longues que larges, plus grandes que celles dut
dos, & qui forment ordinairement plus de quatre-
vingt-dix anneaux.
La beauté du lézard Vert fixe les regards de tous
ceux qui l’apperçoivent ; mais il femble rendre attention
pour attention; il s’arrête lorfqu’il voit l’homme;
on diroit qu’il l’obferve avec complaifance, & qu’au
milieu des forêts qu’il habite , il a une forte de plaifir
* faire briller a fes yeux, fes couleurs dorées, comme
( <0 Voyei, à ccfpjel, les ouvrages de M. Buvemay.
dans
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 3 1 3
dans nos jardins le'paon étale avec orgueil l’émail
de fes belles plumes. Les lézards Verts jouent avec
les enfans, ainfi que les Gris; lorfqu’ils font pris &
qu’on les excite les uns contre les autres, ils s’attaquent
& fe mordent quelquefois avec acharnement
( d ) .
Plus fort que le lézard Gris, le Vert fe bat contre
les ferpens; il eft rarement vainqueur; l’agitation qu’il
éprouve & le bruit qu’il fait lorfqu’il en voit approcher
, ne viennent que de fa crainte ; mais on s’eft
plu à tout ennoblir dans cet être diftingué par la beauté
de fes couleurs ; on a regardé fes mouvemens comme
une marque d’attention & d’attachement ; & l’on a
dit qu’il avertiffoit l’homme de la préfence des ferpens
qui pouvoient lui nuire. Il recherche les vers & les
infeétes ; il fe jette avec une forte d’avidité fur la
falive qu’on vient de cracher, & Gefner a vu un
lézard Vert boire de l’urine des enfans. Il fe nourrit
auffi d’oeufs de petits oifeaux, qu’il va chercher au
haut des arbres où il grimpe avec a fiez de vitefle.
Quoique plus bas fur fes pattes que le lézard Gris,
il court cependant avec agilité, & part avec allez de
promptitude pour donner un premier mouvement dé
furprife & d’effroi , lorfqu’il s’élance au milieu des
( d) Gefner, Que-drup. oyipar., page 36.
Ovipares, Tome I . Rr