
 
        
         
		à  la  vérité,  diftingue  auffi  ce  lézard  d’avec notre  Salamandre, 
  mais  dont  cependant  le  texte  convient  entièrement  
 à  cette  dernière.  Nous  devons  ajouter  que  
 toutes  les  habitudes  attribuées à  ces  deux  prétendues  
 efpèces de  lézards,  font  celles  de  notre  Salamandre  à  
 queue-plate.  Tout  concourt  donc  à  prouver  quelles  
 n’en  font  que  des  variétés,  &   ce  qui  achève  de  le  
 montrer,  c’eft  que  Gronovius  lui-même  a  trouvé  une  
 grande  reffemblance  entre  notre  Salamandre  &   le  
 lézard  aquatique,  &   qu’enfin  l’article  &   la  figure  de  
 Gefner  que M.  Linné  a  rapportés  à  ce  prétendu  lézad  
 aquatique, ne peuvent  convenir qu’à notre Salamandre  
 femelle, 
 Ç’eft donc  la  femelle de notre  Salamandre à  queue*  
 plate,  qui, très-différente  en  effet  du  mâle,  ainfi  que  
 nous  l’avons  vu,  aura  été  nommée  lézard  aquatique  
 par M.  Linné  Jk.  regardée  comme  une  efpèce  diftinéte  
 par  ce  grand  Naturalifte  ,  ainfi  que  par  Gronovius.  
 .Quelques  différences dans les couleurs de cette  femelle,  
 auront même fait  croire  à  quelques Naturaliftes &  particulièrement  
 à  Petivers  (c )  qu’ils  avoient  reconnu le  
 pmâje  &,  la  femelle  ,  ce  qui  aura  confirmé  l’erreur,  
 Quelqu’autre variété,  dans  ces mêmes couleurs  ou  dans  
 la  taille, aura  fa.it  établir  une  troifième  efpèce  fous le  
 pom  de  lézard  vulgaire.  Mais  ce  lézard  vulgaire  & 
 i ƒ)  Petivers*  rnujoeum-f 8 1  RfS  11 s. 
 pe  lézard 
 s e s   Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  4 ° 9   
 t e   lézard  aquatique,  ne  font  que  la  même  efpèce  ,  
 ainfi  que  M.  Linné  lui-même  l’avoit  foupçonné,  puif-  
 qu’il  fe  demande  (d)  ,  fi  le  dernier  de  ces  animaux  
 n’efl  pas  le  premier  dans  fon  jeune  âge;  &   ces  deux,  
 lézards  ne  font  que  la  femelle  de  notre  Salamandre,  
 ce  qui  eft  mis  hors  de  doute  par  les  defcriptions auxquelles  
 M.  Linné renvoie,  ainfi que par les figures qu’il  
 cite  ,  &   fur-tout  par  celles  de  Séba  (e)  &   de  Gefner  
 ( f ) .   Au  refte,  nous  n’avons  adopté  l’opinion  que  
 nous  expofons  ic i,  qu apres  avoir  examine  un  grand  
 nombre  de  Salamandres  à  queue-plate,  &-  compare  
 plufieurs  variétés  de  cette  efpèce. 
 C’eft peut-être à la Salamandre à queue-plate qu’appartient  
 l’animal  aquatique.,  connu  en  Amérique,  &   
 particulièrement dans la nouvelle Efpagne, fous  le nom  
 Mexiquain  d’Axolotl,  &   fous  le  nom  Efpagnol  d I11-  
 guete  de  Agua.  Il  a  été  pris  pour  un  poiffon, quoiqu’il  
 ait  quatre  pattes ;  mais  nous  avons  vu  que  le  fcinque  
 avoit  été  regardé  auffi  comme  un  poiffon,  parce  qu’il  
 habite  les  eaux.  L ’Axolotl  a  ,  dit-on,  la  peau  fort  
 unie,  parfemée  fous  le  ventre  de  petites taches,  dont  
 la  grandeur  diminue  depuis  le  milieu  du  corps , juf- 
 (d)  Syjlema  natures,  amphib.  rept.,  editio  ip.a  
 ( e )  Séba ,   mus.  a ,  tab.  ix  , fig, 7. 
 (ƒ )   G e f n e r ,   de  Quadr.  ovip.  Lacertus  aquaticus. 
 Ovipares,  Tome  I .  Q S1