
 
        
         
		qu ici les animaux fe développer, leurs propriétés augmenter  
 &  leurs forces s’accroître, que pour ajouter au  
 nombre des êtres vivans ,  pour  contrebalancer  l’aélion  
 deftruétive des élémens & du tems ; ici la Nature paroît,  
 au contraire, agir contre elle-même ; elle exalte dans un  
 lézard, dont l’efpècen’eft que trop féconde, une liqueur  
 corrofive,  au  point  de porter  la  corruption & le  dé-  
 périffement  dans  tous  les  animaux  que  pénètre  cette  
 humeur active ;  au lieu de  fources de  reproduction &  
 de vie,  on  diroit  qu elle  ne  prépare  dans  le  Gecko  
 que  des principes de mort &. d’anéantiffement. 
 Ce lézard funefte, & qui mérite  toute notre  attention  
 par  fes  qualités  dangereufes ,  a quelque  reffem-  
 blance  avec  le  caméléon;  fa  tête,  prefque  triangulaire, 
   eft  grande  en  comparaifon du  corps;  les yeux  
 font gros, la langue eft plate, revêtue de petites écailles,  
 & le bout  en  eft  échancré.  Les dents  font  aigues ,  &  
 fi fortes, fuivant Bontius, qu elles peuvent faire impref-  
 fion  fur des  corps  très- durs, & même  fur  l’acier.  Le  
 Gecko  eft  prefque  entièrement  couvert  de  petites  
 verrues plus ou moins faillantes; le deffous des çuiffes eft  
 garni d’un rang  de  tubercules  élevés ôc creux, comme 
 Gron. mus.  % ,  page 78 ,   N.  $3.  Salamaadra. 
 Bont. jav.  Lïb.  I I ,   Cap.  y ,  fol.  57.  Salatnandra  indica. 
 Jo li  Ludolphi  alias  Leut-Holf dich,  Hiftoria  Æthiopica,   lib .  I t  
 Caput x i i i , fid.  5-  Ejufdem  commentant, fol.  i6 j.  ■ 
 u e s   Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  4 1 5   
 dans l’iguane,  le  lézard  gris, le lézard  vert, l’amciva,  
 le  cordyle, le marbré, le  galonné, &c.  Les pieds font  
 remarquables par  des  écailles  ovales  plus  ou  moins  
 échancrées dans  le milieu,  auffi larges  que  la  furface  
 inférieure  de ces mêmes doigts, &  difpofées  régulièrement  
 au-deffus  les unes des autres comme  les  ardoifes  
 ou les tuiles des toits ; elles revêtent le deffous des doigts,  
 dont les côtés  font garnis d’une  petite membrane, qui  
 en  augmente  la  largeur,  fans  cependant  les  réunir.  
 M.  Linné  dit que  le  Gecko  n’a  point  d’ongles, mais  
 dans  tous  les  individus  confervés  au  Cabinet du Roi,  
 nous  avons  vu  le  fécond,  le  troifième,  le  quatrième  
 & le cinquième doigt de chaque pied, garnis d’un ongle  
 très-aigu,  très-court &  très - recourbé,  ce qui  s’accorde  
 fort  bien  avec  l’habitude  de  grimper  qu’a  le  
 Gecko ,. ainfi qu’avec la force  avec  laquelle il s’attache  
 aüx  divers  corps  qu’il  touche. 
 11  en  eft  donc des lézards  comme d’autres animaux  
 bien  différens,  &  par  exemple  des  oifeaux.  Les  uns  
 ont  les  doigts  des  pieds  entièrement  divifes ;  d autres  
 les  ont  réunis  par  une  peau  plus  ou  moins  lâche ;  
 d’autres  ramaffés  en  deux  paquets ,  &  d’autres  enfin  
 ont  leurs  doigts  librés , mais  cependant  garnis  d’une  
 membrane qui en augmente la furface. 
 La  queue  du  Gecko eft communément un peu plus  
 longue que le corps; quelquefois cependant elle eft plus  
 courte: elle  eft ronde, menue, &  couverte  d’anneaux