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 Quadrupèdes ovipares, doués de prefque toute  leur  activité  
 ordinaire,  ont  affuré,  quoiqu’à  tort,  qu’ils  ne  s’y  
 engourdiffoient  point.  Ils  peuvent  auffi  être  préfervés  
 quelquefois  de  cet  engourdiffement  annuel  par  la  nature  
 de  leurs alimens.  Une nourriture plus  échauffante  
 &  plus fubftantielle  augmente  la force  de  leurs  folides,  
 la  quantité  de  leur  fang,  l’aétivité  de  leurs  humeurs  ,  
 &   leur  donne  ainfi  affez de chaleur  interne pour com-  
 penfer  le  défaut  de  chaleur  extérieure.  Il  arrive  fou-  
 vent  que  les  Quadrupèdes  ovipares  font  dans  cet  état  
 de  mort  apparente  pendant  près  de fix mois, &   même  
 davantage:  ce  long  tems  n’empêche  pas  que  leurs  facultés  
 fufpendues  ne  reprennent  leur  aétivité.  Nous  
 verrons dans l’hiftoire des falamandres aquatiques qu’on  
 a  quelquefois  trouvé  de  ces  animaux  engourdis  dans  
 des morceaux;  de glace tirés des glacières pendant  l’ete,  
 &   dans .lefquels  ils  étoient  enfermés  depuis  plufieurs  
 mois 5  lorfque  la  glace  étoit  fondue,  &   que  les  falamandres  
 étoient  pénétrées  d’une  douce  chaleur,  elles  
 revendent  à  la  vie. 
 Mais,  comme  tout  a  un  terme  dans  la  nature,  fi  
 le  froid  devenoit  trop  rigoureux'ou  durait  trop  long-  
 tems,  les  Quadrupèdes  ovipares  engourdis  périraient  :  
 la  machine  animale  ne  peut  en  effet  conferver  quun  
 .certain  tems  les  mouyemens  intérieurs  qui  lui  ont  été  
 communiqués.  Non-ffeulement une nouvelle nourriture 
 doit  réparer  la  perte  de  la  fubftance  qui  fe  diffipe ;  
 mais  ne  faut-il pas encore que  le mouvement  intérieur  
 fbit  renouvellé-,  pour  ainfi  dire, par  des  fecouffes  extérieures, 
   &   que  des  fenfations  nouvelles  remontent  
 tous  les  refforts ? 
 La maffe  totale  du  corps'des Quadrupèdes  ovipares  
 ne  perd  aucune  partie  tres-fenfibje  de  lubftance  pendant  
 leur  longue  torpeur  (v ) : mais  les portions  les plus 
 ( v ) “  Le 7 Oétobre  1 6 51 , M. le Chevalier Georges Eut pefaexàétement  
 une  tortue  terreftre, avant  qu’elle  ne  fe  cachât  fous  terre.  Son poids  
 étoit  de  quatre  livres  trois  onces  &   trois  drachmes.  Le  8  Octobre  «   
 1 6 5 2 ,  ayant  tiré  la  tortue  de  la  terre où  elle  s’étoit enfouie  la veille,  et  
 il  trouva  quelle  pefoit  quatre  livres  fix  onces  &   une  drachme.  Le  et  
 16   Mars  1 6 5 3 ,   la  tortue  fortit  d’elle-même  de  fa  retraite  :  elle  et  
 pefoit  alors  quatre  livres  quatre  onces.  Le  4  Oétobre  1 6 5 3 ,   la  tor-  «   
 tue,  qui  avoit  été  quelques  jours  fans manger,  fut  retirée  du  trou  te  
 où  elle  s’étoit  enterrée ;  fort  poids  étoit  de  quatre  livres  cinq  onces.  “   
 Les  yeux,  quelle  avoit  eus  long-tems  fermés,  étoient  dans  ce  mo-  «   
 ment  ouverts  &  fort  humides.  Le  18   Mars  1 654)   la  tcfrtue  fortit  et  
 de  fon  trou,  &   mife  dans  la  balance,  pefoit  quatre  Livres  quatre  “   
 onces  &   deux drachmes. Le 6 Oétobre  16 5 4 ,  étant  fur  lé  point d’hi-  et  
 vernér,  elle  pefoit  quatre livres  neuf onces  &   trois drachmes.  Le  der-  «   
 nier Février  1655  ,  jour auquel la tortue avoit abandonne  fa  retraite,  “   
 fon . poids  étoit  de  quatre  livres  lèpt  onces  &   fix  drachmes.  Ainfi ,   et  
 elle  avoit  perdu  de  fon  ancien  poids  une  once  &   cinq  drachmes.  Le  et  
 2   Oétobre  1 6 5 5,   la  tortue,  avant  de  fe  retirer  dans  fon  trou pour  et  
 y  paflèr  l’hiver,  pefoit  quatre  livres neuf onces.  Elle  avôît déja.païîë  et  
 un  peu  de  tems  fans  prendre  de  nourriture.  Le  25  Mars  1 656,   la  et  
 tortue, au  fortir  de .fon  trou,  pefoit  quatre  livres  fept  oncàs  &  deux  « 
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