çrétacée, eft plus épaiffe &. plus forte que dans la
plupart des oeufs d’oifeaux, Le grand diamètre n;-eft
que de deux pouces cinq lignes, & le petit diamètre
d’un pouce onze lignes, J ’en ai mefuré d’autres ,
pondus par des crocodiles d’Amérique , qui étoient
plus alongés, & dont le grand diamètre étoit de
trois pouces fept lignes, & le petit diamètre de deux
pouces.
Les petits crocodiles font repliés fur eux-memes dans
leurs oeufs; ils n’ont que fix ou fept pouçes de long
lorfqu’ils brifent leur coque. On a obfervé que ce
n’eft pas toujours avec leur tête , mais quelquefois
avec les tubercules de leur dos qu’ils la caftent.
Lorfqu’ils en fortent, ils traînent attaché au cordon
ombilical, le refte du jaune de l’oeuf, entoure dune
membrane, & une efpèce d’arrière-faix, comppfe de
l’enveloppe dans laquelle ils ont été enfermes. Nous
l’avons obfervé dans un jeune crocodile , pris en
fortant de l’oe u f, & confepyé au Cabinet du Roi.
Quelque tems après qu’ils font éclps, on remarque
encore fur le bas de leur ventre, l’ijifertipn du cordon
ombilical ( a ) , qui difparoît avec le tems ; & les
rangs d’écailles ,qui étoient Jéparés | de formoient une
fente longitudinale par où il pafl'oit, fe réunifient
(a ) §éba , yol. i , page \6% & fuiv.
infçnfiblement,
D E S Q v a d s v p è d x s o v i p a r e s . 2 0 9
înfenfiblement. Ce fait eft analogue à ce que nous
avons remarque dans de jeunes tortues, de l’efpèce
appellee la Ronde, dont le plaftron étoit fendu, <Sc
dont on voyait au-dehors la portion du ventre où le
cordon ombilical avoit été attaché.
Les crocodiles ne couvent donc pas leurs oeufs; on
auroit dû le préfumer, d’après leur naturel, & l’on aurait
dû , indépendamment du témoignage des Voyageurs ,
refufer de croire ce que dit Pline du crocodile mâle,
■ qui, fuivant ce grand Naturalifté, couve, ainfi que la
femelle, les oeufs quelle a pondus ( b ) . Si nous jetons
en effet: les yeux fur les animaux ovipares qui font
fufceptibles daffeétions tendres, & de foins empreffes;
ft nous obfervonS ;les,;oifeaux, nous verrons que les
efpèces les moins ardentes en aniour, font celles où
le male abandonne fa femelle après en avoir joui.:
enfui te viennent les efpèces où le mâle prépare le
nid avec elle , , où il la, foulage dans la recherche
des ;matériaux dont elle fe fert pour le ; confirai re ,
où il veille attentif auprès d’elle., pendant quelle
couve, ou il parait charmer fa peine par fon chant;
& enfin celles qui reiTentent le^pliis vivement les
1 amour , font les efpèces, où le mâle partage
entièrement avec fa compagne le foin de couver
i f l Pliny, P i v , X . Chap. l x x x i i ,
Ovipares, Tome I, £>3