Mais d’ailleur$ on a écrit quelle pond, comme les Salamandres
aquatiques, des oeufs elyptiques, d ou fortent
de petites Salamandres fous la forme de têtard ( r ) .
Nous avons fouvent vérifié le premier fa it, qui d’ailleurs
eft bien connu depuis long-tems (s) ; mais nous
n’avons pas été à même de vérifier le fécond. Il feroit
intéreflant de conftater que le même Quadrupède produit
fes petits , en quelque forte, de deux maniérés
différentes -, quil y a des oeufs que la mère pond, &
d’autres dont le foetus fort dans le ventre de la Salamandre
, pour demeurer enfuite renfermé avec
plufieurs autres foetus dans une efpèce de membrane
tranfparente, jufqu’au moment ou il vient à la lumière’.
Si cela étoit, on devroit diflequer des Salamandres à
différentes époques très-rapprochées, depuis le moment
où elles s accouplent, jufqu a celui ou elles mettent
bas leurs petits^ l’on fuivroit avec loin 1 accroiffement
fucceffif de ces petits venus a la lumière tout formes j
on le compareroit avec le développement de ceux
qui fortiroient de l’oeuf hors du ventre de leur
mère , &c. Quoi qu’il en foit, la Salamandre femelle
met bas des petits tous formés , & fa fécondité eft très-
grande : les Naturaliftes ont écrit depuis long - tems
( r ) Wurfbainus & Impéraü,
(s) Conrad Gefner, de Quai, oytp., de Salamandrd, page j# .
qu’elle faifoit quarante ou cinquante petits ( t ) \
M. de Maupertuis a trouvé quarante - deux petites
Salamandres dans le corps d’une femelle, & cinquante-
quatre dans une autre.
Les petites Salamandres font fouvent d’une couleur
noire, prefque fans taches , qu’elles conlervent
quelquefois pendant toute leur vie , dans certaines
contrées où on les a prifes alors pour une efpèce particulière
, ainfi que nous l’avons dit.
M. Thunberg a donné, dans les mémoires de l’Académie
de Suède ( u j , la defcription d’un lézard qu’il
nomme lézard du. Japon, & qui ne paroît différer de
notre Salamandre terreftre que par l’arrangement de
fes couleurs. Cet animal eft prefque noir, avec plufieurs
taches blanchâtres & irrégulières, tant au - deffus
du corps, qu’au-deffus des pattes. Le dos préfente une
bande d’un blanc la ie , divifée en deux vers la tête,
& qui s’étend enfuite irrégulièrement & en fe rétré-
ciffant jufqu’à l’extrémité de la queue. Cette bande
blanchâtre eft femée de très-petits points, ce qui forme
un des caractères diftinétifs de notre Salamandre terreftre.
Nous croyons donc devoir confidérer le lézard
du Japon décrit par M. Thunberg, comme une variété
conftante de notre Salamandre terreftre, dont l’efpèce
(<) GeJherj de Quadrup. oyip., de Salamandrd, page y g .
(u) Mémoires de l’Académie de StockoLrn , trimejlre d’A vril, ij8 y .