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M. Linné a indiqué comme un Fouette-queue, eft une
dragonne, attendu que quoique le deffmateur lui ait
donné des membranes aux pieds de derrière, il eft dit
dans le texte qu’il n’en a point.
Le Fouette-queue nous paroît être, ainfi que nous
l’avons déjà dit ( c ) , le lézard que Dampier regardoit
comme une fécondé efpèce de cayman d’Amérique.
Il y a, dans l’Ille de Ceylan, un grand lézard, q u i,
par fa forme , reffemble beaucoup au crocodile : mais
il en diffère par fa langue bleue & fourchue, qu’il
alonge d’une manière effrayante, lorfqu’il la tire pour
liftier , ou feulement pour refpirer. On le nomme
K o b b era -G u ion . Il a communément fix pieds de longueur
; fa chair eft d’un affez mauvais goût; il plonge
fouvent dans l’eau , mais fa demeure ordinaire eft fur
la terre où il fe nourrit des oifeaux , & des divers
animaux qu’il peut faifir. Il craint l’homme, & n’ofe
rien contre lui; mais il écarte fans peine les chiens
& plufieurs des animaux qui veulent l’attaquer, en
les frappant violemment de fa queue, qu’il agite &
fecoue comme un long fouet. Nous ignorons fi les
doigts de fes pieds font réunis par des membranes :
s’ils le font, il doit être regardé comme de la même
efpèce que le Fouette-queue du Pérou, qui peut-être
aura fubi l’influence d’un nouveau climat; ûnon il
faudra le confidérer comme une dragonne.
( c) Article des crocodiles.