liante de la faifon nouvelle, chercher avec empref-
fement fa femelle, jouer, courir avec elle, tantôt la
pourfuivre avec amour, tantôt la précéder, & lui
fermer enfuite le paffage, redrefler fa crête', courber
fon corps, relever fon dos, & former ainfi une efpèce
d’arcade, fous laquelle la femelle palfe en courant,
comme pour lui échapper. Le mâle la pourfuit ; elle
s’arrête : il la regarde fixement ; il s’approche de très-
près j il reprend la même pofture ; la femelle repalfe
fous l’efpèce" d’arcade qu’il forme, s’enfuit de nouveau
pour s’arrêter encore. Ces jeux amoureux, plufieurs
fois répétés, fe changent enfin en étroites carefles. L a
femelle, comme laffée d’échapper fi fouvent, s’arrête
pour ne plus s’enfuir; le mâle fe place à côté d’elle,
approche fa tête, & éloigne fon corps, fouvent jufqu’à
un pouce de diftance. Sa crête flotte nonchalamment;
fon anus eft très-ouvert ; il frappe de tems en fems
fa compagne de fa queue; il fe renverfe même fur
e lle ; mais, reprenant fa première pofition, c’eft alors
que, malgré la petite diftance qui les fépare, il lance
la liqueur prolifique, & les vues de la Nature font
remplies, fans qu’il y ait entr’eux aucune union intime
& immédiate. Cette liqueur aélive atteint la femelle
qui devient immobile, & elle donne à l’eau une légère
couleur bleuâtre : bientôt le mâle fe réveille d’une
efpèce d’engourdilfement dans lequel il étoit tombé;
Il recommence fes carefles, lance une nouvelle
liqueur | achève de féconder fa femelle, & fe fépare
d’elle ( q ) ‘
Mais,loin de l’abandonner, il s’en rapproche fouvent,
jufqu’à ce que tous les oeufs contenus dans les ovaires ;
& parvenus à l’état de grofleur convenable, foient entrés
dans les canaux, où ils fe chargent d’un humeur vif-*
queüfé, & qu’ils aient pu être tous fécondés. Ce temS
d’amour & de jouiflances dure plus ou moins, fuivant
la température, & quelquefois il eft de trente jours ( r).
Matthiole dit que, de fon tems, on employoit dans
les pharmacies, les Salamandres aquatiques à la place
des fcinqües d’Egypte, mais qu’elles ne dévoient pas
produire les mêmes effets (s ).
Les Salamandres aquatiques, jêtéès fur du fel en
poudre, y périflent, comme les Salamandres terreftres,
Elles expriment de toutes les parties de leur corps le
fuc laiteux dont nous avons parlé. Elles tombent dans
des convulfions, fe roulent , & expirent au bout de
trois minutes (t) . Il paroxt, d apres les experiencês de
M.Laurenti, quelles ne font point venimeufes, comme
l’ont dit les Anciens, & qu’elles ne font dangereufes,
(q) Obfervations faites par M. Detjiours , de l Académie royale deî.
Sciences.
(r) M. VAbbé Spallanzani, ouvrage déjà cité.
(s) Matthiole, diofi. (
(f) Mémoire de M. Dufay, déjà cité,