Anciens , puifqu’au rapport d’EIien , on difoit de fou
tems que l’on trouvoit fur les bords du Gange des crocodiles
qui avoient une efpèce de corne au bout du
mufeau. Mais M. Edwards eft le premier Naturalifte
moderne qui ait parlé du Gavial;il publia, en 1 7 5 6 ,
la figure & la defcription d’un individu de cette efpèee,
dont il a comparé les mâchoires longues & étroites
au bec du harle, & qu’il a nommé crocodile à bec
aiongé (c). Cet individu, qui préfentoit tous les lignes
d’un développement peu avancé, avoit au-deflous du
ventre une poche ou bourfe ouverte ; nous n’avons
trouvé aucune marque d’une poche femblable dans le
crocodile du Gange dont nous venons de donner les
dimenfions, ni dans; un jeune crocodile de la même
efpèce , &. long de deux pieds trois pouces , .qui fait
auffi partie de la colleélion du Cabinet du Roi. Peut-
- être cette poche s’efface-t-elle à mel’ure que l’animal
grandit, <Sc n’eft-elle qu’un relie .de l’ouverture par
laquelle s’infere le cordon ombilical; ou peut-être l’individu
de M. Edwards ëtoit—il d’un fexe different de
ceux dont nous avons vu la dépouille.
L ’on conferve au Cabinet du Roi une portion de
. mâchoire garnie de dents , à demi-pétrifiée, renfermée
dans une pierre calcaire trouvée aux environs de I)ax
( c ) Tranfaciions phüofophi^ues, année ij$ 6 .
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 2 3 9
en Gafcogne, & envoyée au Cabinet par M. de Borda.
Elle nous a paru, d’après l’examen que nous en avons
fa it, avoir appartenu à. un Gavial.