D E S L É Z A R D S .
L e g e n r e de s l é z à r d s eft le plus nombreux de
ceux qui forment l’ordre des Quadrupèdes ovipares.
Après avoir comparé les uns avec les autres, les divers
animaux qui le compofent, tant d’après nos obfervations
que d’après celles des Voyageurs & des Naturaliftes,
nous avons cru devoir en compter cinquante - fix
efpèces toutes différenciées par leurs habitudes naturelles,
& par des caraélères extérieurs. On peut distinguer
facilement les lézards des autres Quadrupèdes
ovipares, parce qu’ils ne font pas couverts d’une carapace
, comme les tortues , & parce qu’ils ont une
queue, tandis que les grenouilles, les raines & les
crapauds n’en ont point. Leur corps eft revêtu d’é-
cailles plus ou moins fortes, ou de tubercules plus ou
moins faillans. Leur grandeur varie depuis la longueur
de deux ou trois pouces, jufqu’à celle de vingt-fix ou
même trente pieds. La forme & la proportion de leur
queue varient auffi : dans les uns, elle eft aplatie ; dans
les autres, ellé eft ronde. Dans quelques efpèces fa
longueur égale trois fois .celle du corps ; dans quelques
.autres, elle eft très-courte ; dans tous, elle s’étend
horizontalement,
d e s 'Qu a d r u p è d e s o v i p a r e s . j-77
horizontalement j & eft prefque auffi greffe à fon origine
que 1 extrémité du corps à laquelle elle eft attachée.
.Les pattes de derrière des lézards font plus longues
que celles de devant. Les uns ont cinq doigts à chaque
pied , d’autres n’en ont que quatre ou même
trois aux pieds de derrière, ou à ceux de devant. Dans
la plupart de ces animaux les cinq doigts des pieds
de derrière font inégaux, le troifième & le quatrième
font les plus longs, & l’extérieur eft féparé des autresx
comme une efpèce de pouce, tandis qu’au contraire*'
dans les Quadrupèdes vivipares , le doigt qui repréfente
le pouce, eft le doigt intérieur.
Les phalanges des doigts ne font pas toujours au
nombre de trois ou de deux , comme dans les vivipares,
mais quelquefois au nombre de quatre , ainfi
que dans plufieurs efpeces- d’oïfeaux ; ce qui donne aux
lézards plus de facilité pour failîr les branches des
arbres fur lefquels ils grimpent.
Les habitudes de ces animaux font auffi diverfifiées
que leur conformation extérieure : les uns paffènt leur
vie dans-l’eau, ou fur les bords déferts des grands
fleuves ■ & des marais. D autres, bien loin de fuir les
endroitshabités, les choififfent de préférence pour leur
demeure : ceux-ci vivent au milieu des bois, & y
courent avec vîteffe fur les rameaux les plus élevés ; 1
ceux-là ont leurs côtés garnis de membranes en forme
Ovipares, Tome I. Z