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 LA  VERMILLON  («). 
 A u  c à p   de Bonne<-efpérance,  habite une petite tortue  
 de  terre, que Worm  a  vue  viyante  ,  &   qu’il  a nourrie  
 pendant  quelque  tems  dans  fon  jardin.  Des marchands  
 la  lui  avoient vendue comme venant des grandes Indes,  
 où  il  fe  peut  en  effet  qu’on  la  trouve.  La  couverture  
 fupérieure  de  cette  petite  &   jolie  tortue,  eft  a  peine  
 longue  de quatre doigts ;  les lames  en font agréablement  
 variées  de  noir,  de  blanc,  de  pourpre,  dê  verdâtre  &   
 de  jaune  5  &   lorfqu’elles  s’exfolient,  la  carapace  préfente  
 à  leur  place  du  jaune  noirâtre.  Le  plaftron  eft  
 blanchâtre, &   fur le  fommet  de  la tête,  dont on  a  çom- 
 (a )  La Bande  blanche.  M.  d’Aubenton ,   Encyclopédie  méthodique'.  
 Teftudo  pufilla, 14 , Linn.  amphib,  rept. 
 Teftudo  terreftris  pufilla,  ex  India  orientali,  Worm, mus. yty.  
 Teftudo  virgineag Grew. mus.  y S Tab.  y,  f.  y. 
 Ray j Synopfis quadrupedum, page  s.yg,  Teftudp  terreftris  pufilla ex  
 India  orientali. 
 George  Edwards ,  Hijloire  naturelle  des  oijèaux  ,  Londres,  vj^é,  
 Teftudo  teflêllata minor  Africana.  The  African  land Tortoife, 
 Teftjjdo  pufilla,  i j .  Schneider, 
 d e s   Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  l 6 j   
 paré  la  forme  à celle  de  la  tête d’un  perroquet,  s’élève  
 une protubérance  d’une  couleur  de  vermillon  mélangé  
 de jaune.  C’eft de ce dernier  caradère, par  lequel  elle  
 a quelque  rapport  avec  la naficorne, que nous avons tire  
 le nom  que  nous lui  donnons.  Les pieds  de  cette tortue  
 font  garnis de quatre ongles, &  d’écailles très-dures ;  les  
 cuiffes font  revêtues d’une peau qui reffemble à du cuir;  
 la queue  eft effilée &  très-courte. La Nature a paré cette  
 tortue  avec foin;  elle  lui  a  donné  la beauté : mais, en la  
 réduifant  à un très-petit  volume,  elle  lui  a  ôté  prefque  
 tout l’avantage du bouclier naturel fous lequel elle peut fe  
 renfermer :  car il paroît qu’on  doit  lui  appliquer  ce que  
 rapporte  Kolb  de  la tortue  de  terre  du  Cap  de Bonne-  
 efpérance.  Suivant  ce  Voyageur ,  les  grands  aigles' de  
 mer,  nommés  Orfraie,  i ont  très-avides  de  la  chair  de  
 la tortue :  malgré toute  la  force de  leur bec  &   de leurs  
 ferres,  ils  ne  pourroient brifer fa  dure  enveloppe;  mais  
 ils  l’enlèvent  aifément  ;  ils  l’emportent  au  plus  haut  
 des airs,  d’où  ils  la  laiffent  tomber  a  pluffeurs  reprifes  
 fur  des rochers  très-durs :  la  hauteur  de  la  chute  &   la  
 très-grande  vîteffe  qui  en  réfulte,  produifent  un  choc  
 violent;  &   la  couverture  de  la  tortue  bientôt  brifée,  
 livre  en proie  à  l’aigle  carnacier l’animal quelle  auroit  
 mis  à  couvert,  fi un  poids  plus confiderable  avoit  re-  
 fifté aux efforts de l’aigle, pour l’élever  dans les nues (b ) , 
 ( b )  Voyage de  Kolb  ou  Kolben,  vol. a  , page  198.