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lequel on ait remarqué ce changement fucccffif dans
les écailles de la queue. Les tubercules ou aiguillons
qui la revêtent pendant qu’il eft jeune, fe retrouvant
fur le corps de ce lézard , ainfi que fur les pattes ;
ils font plus ou moins faillans, & fur certaines parties,
telles que le derrière de la tête, le cou, & les côtés
du corps, ils font ronds, pointus, entourés de tubercules
plus petits, & difpofes en forme de rofette.
Le Geckotte habite prefque les mêmes pays que le
gecko, ce qui empêche de regarder ces deux animaux
comme deux variétés de la même efpèçe , produites
par une différence de climat. On le trouve dans Lille
d’Amboine | dans les Indes, & en Barbarie, d’où
M. Brander l’a envoyé à M, Linné, L’on peut voir,
au Cabinet du Roi, un très-petit Quadrupède ovipare,
qui y a été adrefïe fous le npm de lézard de Saint-
Domingue ; c’eft évidemment un Geckotte ; & peut-
être cette efpèee fe trouve-t-elle en effet dans le
nouveau monde. On la rencontre vers les contrées
tempérées, jufques dans la partie méridionale de la
Provence, où elle eft très-commune (b ) .
Oit l’y appelle tarente, nom qui a été donné au
( b ) Note communiquée par M. Olivier, qui a bien voulu nous
faire part des obfervations qu’il a faites fu r les habitudes de cette efpicq
de létfird.
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ftellion, & à une variété du lézard vert, ainfi que
nous l’avons vu. On le trouve dans les mafures, &
dans les vieilles maifons, où il fuit les endroits frais,
bas, & humides, & où il fe tient communément fous
les toits. Il fe plaît à une expofition chaude ; il aime
le foleil : il paffe l’hiver dans des fentes & dans des
crevaffes, fous les tuiles , fans y éprouver cependant
un engourdiffement parfait ;'.car, lorfqu’on le découvre,
il cherche à fe fauver, en marchant lourdement. Dès
les premiers jours du printems, il fort de fa retraite,
& va fe réchauffer au foleil ; mais il ne s’écarte pas
beaucoup de fon trou, & il y rentre au moindre bruit :
dans les fortes chaleurs, il fe meut fort vite, quoiqu’il
n’ait jamais l’agilité de plufieurs autres lézards. Il fe
nourrit principalement d’infeétes. Il fe crampone facilement
, par le moyen de fes ongles crochus, & des
écailles qu’il a fous les pieds; auflî peut-il courir, non-
feulement le long des murs, mais encore au-deflous
des planchers , & M. Olivier, que nous venons de
citer, l’a vu demeurer immobile pendant très-long-
tems fous la voûte d’une églife.
Il reffemhle donc au gecko,par fes habitudes, autant
que par fa forme. On a dit qu’il étoit venimeux, peut-
être à caufe de tous fes rapports avec ce dernier Quadrupède
ovipare, qui, fuivant un très-grand nombre
de Voyageurs, répand un poifon mortel. M. Olivier