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 lequel on  ait  remarqué  ce  changement  fucccffif dans  
 les  écailles de  la  queue.  Les  tubercules  ou  aiguillons  
 qui  la  revêtent  pendant qu’il  eft jeune, fe  retrouvant  
 fur  le  corps  de  ce  lézard ,  ainfi  que  fur  les  pattes ;  
 ils font plus ou moins  faillans, & fur certaines parties,  
 telles que  le derrière  de  la  tête,  le  cou,  &  les  côtés  
 du  corps,  ils  font  ronds, pointus,  entourés  de  tubercules  
 plus  petits,  &  difpofes  en  forme de  rofette. 
 Le Geckotte habite prefque les mêmes pays que  le  
 gecko,  ce  qui  empêche de regarder ces deux animaux  
 comme  deux variétés de  la même  efpèçe ,  produites  
 par une  différence  de  climat. On  le trouve  dans Lille  
 d’Amboine |  dans  les  Indes,  &  en  Barbarie,  d’où  
 M.  Brander  l’a  envoyé  à M,  Linné,  L’on  peut  voir,  
 au Cabinet du Roi, un  très-petit Quadrupède ovipare,  
 qui  y a  été  adrefïe  fous  le npm  de  lézard  de  Saint-  
 Domingue ;  c’eft  évidemment un Geckotte ;  &  peut-  
 être  cette  efpèee  fe  trouve-t-elle  en  effet  dans  le  
 nouveau  monde.  On  la  rencontre  vers  les  contrées  
 tempérées,  jufques  dans  la  partie  méridionale  de  la  
 Provence,  où  elle  eft très-commune  (b ) . 
 Oit  l’y  appelle  tarente,  nom  qui  a  été  donné  au 
 ( b )  Note  communiquée  par  M.  Olivier,  qui  a  bien  voulu  nous  
 faire part des  obfervations qu’il a faites fu r  les habitudes de  cette efpicq  
 de  létfird. 
 jOES  Q ü A D R V P k D E S   O V I P A R E S .   4 2 3   
 ftellion,  &  à  une  variété  du  lézard  vert,  ainfi  que  
 nous  l’avons  vu.  On  le  trouve  dans  les mafures, &  
 dans  les vieilles maifons, où  il  fuit  les  endroits  frais,  
 bas,  & humides,  &  où il  fe tient  communément  fous  
 les toits.  Il  fe  plaît  à  une  expofition  chaude ; il  aime  
 le  foleil :  il  paffe  l’hiver dans  des  fentes  &  dans  des  
 crevaffes,  fous  les  tuiles ,  fans  y  éprouver  cependant  
 un engourdiffement parfait ;'.car, lorfqu’on le découvre,  
 il  cherche à  fe  fauver,  en marchant  lourdement. Dès  
 les premiers  jours  du  printems,  il fort  de  fa  retraite,  
 & va  fe  réchauffer  au  foleil ; mais  il  ne  s’écarte  pas  
 beaucoup de fon trou, & il y  rentre au moindre bruit :  
 dans  les  fortes chaleurs,  il fe meut fort vite,  quoiqu’il  
 n’ait  jamais  l’agilité  de  plufieurs  autres  lézards.  Il  fe  
 nourrit principalement d’infeétes.  Il  fe  crampone facilement  
 ,  par  le moyen  de  fes  ongles  crochus,  &  des  
 écailles qu’il a fous  les pieds; auflî peut-il courir, non-  
 feulement  le  long  des  murs, mais  encore au-deflous  
 des  planchers ,  &  M.  Olivier,  que  nous  venons  de  
 citer,  l’a  vu  demeurer  immobile  pendant  très-long-  
 tems  fous  la voûte  d’une églife. 
 Il reffemhle donc au gecko,par fes habitudes, autant  
 que par fa forme. On a dit qu’il étoit venimeux, peut-  
 être  à  caufe de tous  fes  rapports avec  ce dernier Quadrupède  
 ovipare, qui, fuivant  un  très-grand  nombre  
 de  Voyageurs,  répand  un  poifon  mortel. M.  Olivier