^eft. placée au fond de fou trou. Dès les premiers
jours du printems «lie change d’afyle ; elle paffe alors
la plus grande partie, du tems .dans l’eau.; elle s y tient
fouvent à la furface, & fur-tout lorfqudl fait chaud,
& que le foleil luit. Dans l’été, elle ,-eft prefque toujours
^ terre. Elle .multiplie beaucoup dans pluiîeurs endroits
aquatiques du -Languedoc, ainti qu’anprès du Rhône ,
dans les marais d’Arles, & .dans plufieua-s endroits de
la Provence ( f ) . M. le Préfident de la Tour d Aygue,
dont les lumières •& le goût pour les Sciences naturelles
font connus, a bien voulu m’apprendrequ’en trouva une
fi grande quantité de tortues Eourbeufes dans,un marais
d’une .demi-lieue de furface, limé dans la plaine de
la Durance, que ces animaux fuffirent pendant plus
de trois .mois à la nourriture des payfans des environs.
Ce n’ eft qu’à .terre que la Bourbeufc pond fes oeufs ;
elle les dépofe,, .comme tes tortues de mer, dans un
trou qu’elle creufe, & elle les recouvre de terre ou
de fable ; la coque en eft moins molle , que celle des
npnfs des tortues franches, & leur couleur .eft moins
uniforme. Lorfque les petites tortues font éclofes, elles
n ont quelquefois que fix lignes ou environ de largeur (g ) .
( f) Ces faits m V i t -été communiqués par M. de Touehy, de la
Société royale de Montpellier.
( g ) Note communiquée par M .k Préfident de la Tour et Aygue.
t a Bourbeufe ayant les doigts des pieds plus fépares^
& une charge moins pelant e que la plupart des tortues,
& fur-tout que la tortue terreftre, appellée la Grecque,
il n’eft pas furprenant qu’elle marche avec, bien moins
de lenteur lorlqu’elle eft à terre , éc que le terraia eft
uni- ••
Les Bourbeufes, ou les tortues d’eau douce proprement
dites, Ctoiffent pendant très—long—tems , ainf; que
les tortues de met; mais le tems qu’il leur faut pour
atteindre à leur entier développement eft moindre que
celui qui eft néceffaire aux tortues franches, attendu
qu’elles font plus petites : auffi ne vivent-elles pas fi
long-tems. On a cependant obfervé que lorfqu’ellcs
n’éprouvent point d’aeeidens, elles parviennent jufquà
l’âge de quatre-vingts ans & plus; & ce grand nombre
d’années ne p ro u v e - t - il pas la longue vie que nous
avons cru devoir attribuer aux grandes tortues de
mer ?
T ,p goût que la tortue d’eau douce a pour les limaçons,
pour les vers, & pour les infe<ftes dépourvus d’ailes qui
habitent les rives quelle fréquente, ou qui vivent fur
la furface des eaux, l’a rendue utile dans les jardins,
qu’elle délivre d’animaux nuifihiles, fans y caufer aucun
dommage. On la recherche d’ailleurs à caufe de 1 ufage
quon en Fait en médecine, ainfi que de quelques autres
tortues : elle devient comme domeftique ; on la conferve
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