H i s t o i r e N a t v r e i i e
une ligne. Les jambes de derrière ont un pouce onze
lignes de long ; celles de devant l'ont plus courtes,
comme dans les autres lézards. »
Suivant Sloane , la morfure du Doré eft regardée
comme très- venimeufe , & on rapporta a ce Natu-
ralifte, opte quelqu’un qui avoit ete mordu par ce
lézard, ètoit mort le lendemain. Les habitans des
Antilles dirent généralement à Brown, quil n’y avoit
point d’animal qui pût échapper a la mort , apres
avoir été mordu par le Doré ; mais aucun fait pofi-
t i f , à ce fujet, ne lui fut communiqué par une per-
fonne digne de foi (k ). Peut-être eft-ce le nom de
Jalamandrc qui a valu au Doré, comme au fcinque ,
la réputation d’être venimeux, d’autant plus qu’il a
un peu les habitudes des vraies faïamari(b?es, vivant,
aînfi que ces lézards fur terre & dans l’eau. Cette
réputation l’aura fait pourfuivre avec acharnement,
& c’ eft de la guerre qu’on lui aura faite , que fera
venue la crainte qui l’oblige a fuir devant 1 Homme.
Il paroît aimer les viandes un peu corrompues , il
recherche communément les petites efpèces de crabes
de m e r :& la dureté de la croûte qui revêt ces crabes,
(k) “ Ces animaux, continue Brown, ont les dents courtes, égales
& immobiles. » Ce qui lui fait penfer que leur poifon, fl réellement
ils font venimeux, eft dans leur falive, Brown, à l’endroit déjà
eue.
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 3 8 0
ne doit pas l’empêcher de s’en nourrir, fon eftomac
étant entièrement muiculeux. En tout , cet animal
bien plus nuifible qu’avantageux, qui fatigue l’oreille
par fes fons , lorfqu’il ne biche pas les yeux par fes
mouvemens défagréables, n’a pour lui qu’une vaine
richeffe de couleurs qu’il dérobe, même aux regards,
en fe tenant dans des retraites obfcnres, & en ne fe
montrant que Iorfque le jour s’enfuit.