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 le dos font quelquefois d’une  couleur très-foncée,  avec  
 une  petite  ligne  blanche  au  milieu. Des  écailles  noirâtres  
 forment,  de'  chaque  côté  du  corps,. une  bande  
 longitudinale ;  la  couleur  du  fond  s’éclaircit  le  long:  
 du  côté  intérieur  de  ces  deux  bandes ,  &   on  y  voit  
 régner deux  autres  bandes  prefque  blanches.  Au relie,,  
 la  couleur  de  ces écailles varie  fuivant 1 habitation  deS:  
 Mabouya  :  ceux  qui  demeurent  au  milieu  des  bois-  
 pourris ,  dans  les  endroits  marécageux ,  ainfi  que  dans-  
 les  vallées  profondes  &   ombragées,  ou  les  rayons  du-  
 foleil  ne  peuvent  point  parvenir,  font  prefque  noirs;;  
 &  peut-être  leurs couleurs  juftifient-ellés  alors,  jufqu a  
 un  certain  point y  ce  qu’on  a  dit  de  leur  afpeéi,  que  
 l’on  a  voulu  trouver  hideux ;  leurs  écailles  parodient  
 enduites  d’huile,  ou  d’une  forte  de  vernis  (b ) 
 Le  mufeau  des- Mabouya  elt  obtus;  les  ouvertures  
 des  oreilles  font  allez  grandes;  les  ongles  crochus;  la-  
 queue  eft  grofl’e ,  émouffée,  &   très-courte.  L  individu»  
 confervé  au  Cabinet  du  R o i,  a  huit  pouces  de  long.  
 Les Mabouya décrits par Sloane  étoient beaucoup  plus; 
 ( &  )  «  Tcrtiam  fpeeiem  Mabouyas  appeflat.  Coiore- different qui  inf  
 » arboribus  putridis,  in  locis  pafoftribus,  aut  vallibus  proforidioribus;  
 n quo-radii fokres non  penetrant,  degunt.Nigri  font &  afpedtu Horridt*.  
 »undeMabouyas id eft  diaboferufa'nomen  r.b-indis  iis irapofoum.. Pofi-  
 , , itcera  eircifer,  aut paulo  plus  cratflfon’t ;  fex  aut  feptem-pfclffefcs'lWngE.  
 Pell»  velut  oleo  inisndta  videtur.  n  Ray,  Synopfis  Qunctni£edum.„  
 jage  2.68. 
 D E S   Q u  A  D R U  P k  D E  S  OUI  P A  R E  S.   381 
 petits,  parce  qu’ils  n’avoient  pas  encore  atteint  leur  
 entier  développement. 
 Les  Mabouya  grimpent  fur  les  arbres,  ainfi  que  fur  
 le  faîte  &   les  chevrons  des  cafés  des  Nègres  &   des  
 Indiens;  mais ils  fe  logent  communément  dans  les  cre-  
 valfes  des  vieux  bois  pourris ;  ce  n’eft  ordinairement  
 que  pendant  la  chaleur  qu’ils  en  fortent.  Lorfque  le   
 tems  menace  de  la  pluie,  on  lés  entend  faire  beaucoup  
 de bruit, &   on  les  voit  même quelquefois quitter  
 leurs habitations.  Sloane penfe que  l’humidité qui  règne  
 dans  l’air,  aux approches  de là   pluie,  gonfle  les  bois,,  
 &   en  diminue  par  conféquent  les  intervalles  au  point  
 d’incommoder  les Mabouya,  &   de  les  obliger  à  fortir..  
 Indépendamment  de  cette  raifon,  que  rien  ne  force  à  
 rejeter,  ne  pourroit - on  pas  dire  que  ces  animaux  font  
 naturellement  fenfibîes  à  l’humidité  ou  à  la fécherefle  ,  
 de même que  les grenouilles,  avec  lesquelles la plupart  
 des  lézards" ont  de  grands  rapports ;  &   que  ce  font  les  
 impréflions que  les Mabouya reçoivent de l’état de  l’at—  
 mofphère,  qu’ils expriment par leurs mouvemens &  par  
 le bruit qu’ils font ? Les Américains les croient venimeux,,  
 ainfi que le doré, avec lequel  il doit être aifé,  au premier  
 coup-d oe il,  de  les  confondre ;; mais  cependant  Sloane  
 &  Brown  difent  qu’ils n’ont jamais pu  avoir une  preuve  
 certaine  de  l’exiftence  de  leur  venin  (c ).  Il  arrive 
 1 c) Sloane x à [endroit déjà cité.-