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au Caire & à Alexandrie , d’où on les répand dans
différentes contrées de l’Afie. Lorfqu’ils viennent d’être
tués on en tire une forte de jus dont on fe fert dans
les maladies; & , quand ils ont été defféchés, on les
réduit en poudre qu’on emploie dans les mêmes vues
nue les fucs de leur chair. Ce n’eft pas feulement en
M e , mais même en Europe qu’on a eu recours à
ces moyens défavoués par la Nature, de fuppléer par
des apparences trompeufes, à des forces qu elle refufe,
de hâter le dépérîffement plutôt que de le retarder,
& de remplacer par des jouiflances vaines, es p ai
ûrs qui ne valent que par un Sentiment que tous
les fecours d’un art menfonger ne peuvent faire
naître ( b ) , . , . „
Il n eft pas furprenant que ceux qui n ont vu 19
Sçinque que de loin & qui l’ont apperçu fur le bord
des eaux, l’aient pris pour un poiflon ; il en a un peu
l’apparence par fa tête qui femble tenir immédiatement
au corps 5 & par Ces écailles affez grandes liffes,
d’une forme femblable tant au-deffus quau-deffous
du corps, & qui fe recouvrent comme les ardoifes iur
les toits, La mâchoire de deffus eft plus avancée que
{b) Haflelquift dit que l’on apporte les Scnques de 1 Egypte
fupérieure & de l’Arabie à Alexandrie, d’où on les envo.e à Vemfe &
[ Marfeille, & de-lit dans les différer* endroits de l’Europe. H a f e l^
Voyage en P ale fine 3 page gS i,
s e s Q u a a RU p à E É S o v i p a r e s . 3 7 5
celle de defl'ous: la queue eft courte & comprimée
par le bout,
La couleur du Scinque eft d’un roux plus ou moins
foncé , blanchâtre fous le corps , & traverfée fur
le dos par des bandes brunes. Mais il en eft de ce
lézard, comme de tous les autres animaux dont la
couverture eft trop foible ou trop mince pour ne point
participer aux différentes altérations que l’intérieur
de l’animal éprouve. Les couleurs du Scinque fe ter-
niflent & blanchiflent lorfqu’il eft mort ; & , dans l’état
de déification <&. d’une forte de falaifon où on l’apporte
en Europe, il paroît d’un jaune blanchâtre &
comme argenté. Au refte, les couleurs de ce lézard,
ainfi que celles du plus grand nombre des animaux,
font toujours plus vives dans les pays chauds que dans
les pays tempérés ; & leur éclat ne doit-il pas augmenter
en effet avec l’abondance de la lumière, la
vraie & l’unique fource première de toute forte de
couleurs ?
M. Linné a, écrit que les Scinques n’avoient point
d’ongles : tous les individus que nous avons examinés
paroiffoient en avoir : mais, comme ces animaux étoient
defféchés-, nous ne pouvons rien aflurer à ce fuj et. Au
refte, notre préemption fe trouve confirmée par celle
d’un bon Obfervateur, M. François Cetti (c).
( c ) Bifloire naturelle des amphibies St des poijfbns de la Sardaignei