124 H i s t o i r e N a t u r e l l e :
dans des baflins pleins d’eau, fur les bords defqüels on
a foin de mettre une planche qui s’étende jufqu’au fond,
quand cefe mêmes bords font trop efcarpés , afin quelle
puiffe fortir de: fa retraite , aller chercher fa i petite
proie. Lorfque l’on petit Craindre quelle.ne trouve pas
une ■ nourriture affez abondante, on y fupplée par du
fon .& de la farine. Au refte, elle peut, comme; les
autres Quadrupèdes ovipares , vivre pendant long-tems
fans prendre aucun aliment, & même quelque tems
âprès avoir été privée d’une des parties du* corps qui
paroiifent le plus eifentielles à la vie , après avoir eu
la tête coupée, ( h )
Autant on doit la multiplier dans les jardins que
l’on veut garantir des infectes voraces, autant on doit
l’empêcher de pénétrer dans les étangs & dans les autres
endroits habités par les poiffons. Elle attaque même ,
dit-on, ceux qui font d’une certaine groffeur; elle les
faifit fous le ventre 5 elle les y mord, & leur fait; des
bleffures affez profondes, pour qu’ils perdent leurfang,
& s’affoibliffent bientôt ; ellé les entraîne alors au fond
de l’eau, & elle les y dévore avec tant d’avidité, qu’elle
n’en laiffé que les arêtes, & quelques parties cartila-
ginéufés de la tête : elle rejette auffi quelquefois; leur
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 125
veffie aérienne, qui s’élève à la furface de l’eau, &
par le moyen des veilles à air, que l’on voit nager fur
les étangs, l’on peut juger que le fond eit habité par
des tortues bourbeufes.