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 découvre  qu’avec  horreur ,  &  qu’on  s’efforce  de  les  
 éloigner  ou  de  les  détruire.  Il  fe  pourrait  cependant  
 que  leurs  qualités malfaifantes  variaffent  fuivant  les  
 pays, les faifons,  la nourriture,  la  force, &. l’état des  
 individus ( b ) . 
 Le Gecko, félon Haffelquift, rend un fon fingulier,  
 qui reffemble  un peu à celui de la  grenouille, & qu’il  
 eft  fur-tout  facile  d’entendre  pendant  la  nuit.  Il  eft  
 heureux  que  ce  lézard,  dont  le  venin  eft  fi  redoutable  
 ,  ne  foit  pas  filencieux, comme  plufieurs  autres  
 Quadrupèdes ovipares,  & que fes  cris  très-diftincls &  
 particuliers  puiffent  avertir de  fon  approche r &  faire  
 éviter  fes  dangereux  poifons.  Dès qu’il  a plu,  il  fort  
 de  fa  retraite;  fa démarche  eft  affez  lente  il  va  à  
 la  chaffe'-des  fourmis  &  des  vers.  C’eft  à  tort  que  
 Wurfbainius a prétendu  dans  fon  livre,  intitulé :  S a—  
 lamandrologia,  que  les  Gecko  ne  pondoient  point.  
 Leurs  oeufs  font  ovales,  &  communément  de  la  
 groffeur d’une  noifette. On peut en voir la figure dans  
 la planche de  Séba, déjà  citée. Les  femelles ont  foin  
 de  les  couvrir  d’un peu  de  terre,  après  les avoir  dé-  
 pofés;  & la  chaleur  du  foleil  les  fait  éclore. 
 (b)  Les  Indiens  prétendent  que  la  racine  de  Curuma  (terre  mérité  
 ou fafran Indien )  eft  un  très-bon  remède  contre  la  morfure  du Gecko,  
 Bontius,  à  l’endroit déjà  citéS 
 B g S   Q u A O R V P È D E S   O V I P A R E S .   4I9  
 Les Mathématiciens Jéfuites,  envoyés dans les Indes  
 orientales par Louis XIV, ont décrit &. figure un lézard  
 du Royaume  de Siam, nommé  tokaie, & qui  eft évidemment  
 le même que le Gecko. L’individu qu ils ont  
 examiné, avoit un pied  fix  lignes  de  long,  depuis  le  
 bout du mufeau  jufqua  l’extrémité  de la queue  ( c j .   
 Les  Siamois  appellent  ce  lézard  tokaie,  pour  imiter  
 le  cri qu’il jette ;  ce qui prouve que le cri de  ce Quadrupède  
 ovipare  eft  compofé  de  deux  fons  proférés  
 durement, difficiles à  rendre,  & que  l’on a  cherche a  
 exprimer ,  tantôt  par  tokaie,  tantôt  par  Gecko, 
 ( c ) Mémoires pour fery ir à l’ffijjoire naturelle des animaux, tome 31.  
 article  du 'Tociaie.