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 vations  fur  cet  animal  (c) :  mais,  lorfque  les oeufs ont  
 été  pondus par  la  femelle  &  fécondés  par  le  mâle  de  
 la même  manière  que  dans tous  les  crapauds,  le mâle  
 au lieu  de  les difperfer,  les ramaffe  avec  fes pattes, les?  
 pouffe  fous  fon  ventre,  &   les  étend  fur  le  dos  de  la  
 femelle  où  ils  fe  colent.  La   liqueur  fécondante  du  
 mâle,  fait  enfler  la  peau  &   tous  les tégumens du  dos  
 de  la  femelle  qui  forment  alors  autour  des  oeufs,  des  
 fortes  de  cellules. 
 Les oeufs cependant groffîfient, &  doivent éprouver,  
 par  la  chaleur  du  corps  de  la  mère,  un  développement  
 plus  rapide  en  proportion  que  dans  les  autres  
 efpèces  de  crapauds.  Les  petits  éclofent,  &  fortent  
 enfuite  de  leurs  cellules,  après  avoir  pafle,  en  quelque  
 forte  ,  par  l’état  de  têtard  ;  car  ils  ont  ,  dans  
 les  premiers  tems  de  leur  dévéloppement  y   une'  
 queue  qu’ils  n’ont  plus  quand  ils  font  prêts  a  quitter  
 leurs  cellules  (d ). 
 Lorfqu’ils ont abandonné  le dos  de leur mère,  celle-  
 ci  en  fe  frottant  contre  des  pierres  ou  des  végétaux 7  
 fe  dépouille  des portions  de  cellules  qui relient  encore, 
 (c) Mérian-, dijfertatio degeneratione & metamorphofibut irtfectomm  
 Surinamenfium j  &c. Amfierd. ,   v ji$ . 
 (d)  OEuvres  de M. tAbbé SpaUan\ani,   vol. 3 , page 
 &   de  fa  propre  peau  qui  tombe  alors  en  partie  pour  
 fe  renouvelles 
 Mais  la  Nature  n’a  jamais  préfenté  de  phénomènes  
 i fol es j  l’expreflion  d extrcordùuiire ;ou  â.Qjtîigulier  
 n’eft point abfolue,  mais  feulement relative à  nos  con-  
 noiffances ;  &   elle  ne  défigne  en  général  qu’un  degré  
 plus  ou  moins  grand  dans  une  propriété  déjà  exiftante  
 ailleurs  :  aufii  la  manière  dont  les  petits  du  Papa  fe  
 développent,  n’eft  point à  la  rigueur  particulière  à  
 cette  efpèce.  On  en  remarque  une  aile/,  femblahle,  
 même  parmi  les  Quadrupèdes  vivipares  ,  puifquè  les  
 petits  du  farigue  ou  opoffum,  ne  prennent,  pendant  
 quelque-tems ,  leur  accroiflement  que  dans une  elpece  
 de  poche  que  la  femelle a  lous le   ventre  (e ). 
 Au  refte  ,  il  paraît  que  la  chair  de  ce  crapaud  
 n’eft pas malfaifante ; & ,  fuivant  le  rapport  de Made-  
 moifelle  de  Mérian,  les  Nègres  en  mangent  avec  
 plaifir. 
 (e)  Voyei, dans  ÎHifioire  nat.  des  Quadwp.,  l'article  de ïùpoJTum. 
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