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 largeur.  La  tête  avoit un pouce  dix  lignes de  long,  fur  
 un  pouce  deux  lignes  de  largeur &   un pouce  d’épaif-  
 feur.  Le  deffus  en  étoit  aplati  &   triangulaire.  Les  
 yeux  étoient  garnis  d’une  membrane  clignotante  ;  la  
 paupière  inférieure  étoit  feule  mobile,  ainfi  que  l’a  
 dit  Pline,  qui  a  appliqué  fauffement  aux  crocodiles  
 &   aux  Quadrupèdes  ovipares  en  général,  cette  conformation  
 que  nous avons obfervée dans la tortue Grecque. 
   Les  mâchoires  étoient  très-fortes &  crénelées ;  &   
 l’intérieur  en  étoit  garni  d’afpérités  que  l’on  a  prifes  
 fauffement pour  des  dents. La peau  recouvroit  les  trous  
 auditifs ;  la  queue  étoit  très-courte;  elle  n’avoit  que  
 deux  pouces  de  longueur.  Les  pattes  de  devant  
 avoient  trois  pouces  fîx  lignes  jufqu’à  l’extrémité  des  
 doigts ;  &   celles  de  derrière  deux  pouces  fix  lignes.  
 Une  peau  grenue,  &   des  écailles  inégales,  dures  &   
 d’une  couleur  plus  ou  moins  brune,  couvroient  la  
 tête  ,  les  pattes  &   la  queue.  Quelques-unes  de  ces  
 écailles  qui  garniffoient  l’extrémité  des  pattes  étoient  
 afîèz  grandes,  alfez  détachées  de  la  peau  &   affez  
 aiguës  pour  être  confondues  au  premier  coup -  d’oeil  
 avec  des  ongles. Les  pieds  étoient  ramaffés,  &   comme  
 ils  étoient  réunis  &   recouverts  par  une  membrane,  
 on  ne  pouvoit  les  diftinguer  que  par  les  ongles  qui  les  
 terminoient  (b). 
 (b)  Il  eft  bon d’obferver que, d’après  cette  conformation, M.  Linné 
 Les  ongles 
 jj xi o  x/jvu  i 
 Les ongles des tortues  Grecques  font  communément  
 ;plus émoufîës que  ceux  des  tortues  d’eau  douce, parce  
 que  la  Grecque  les  ufe  par  un  frottement  plus  continuel, 
   &   par  une  preffion  plus  forte.  Lorfqu’eïle  
 marche  ,  elle  frotte  les  ongles  des  pieds  de  devant  
 féparément  &   l’un  après  l’autre  contre  le  terrain,  
 en  forte  que  lorfqu’elle  pofe  un  des  pieds  de  
 devant  à  terre  ,  elle  appuie  d’abord  fur  l’ongle  
 intérieur ,  enfuite  fur  celui  qui  vient  après,  <Sc  ainfi  
 fur  tous  fucceffivement  jufqu’à  l’ongle  extérieur :  fon  
 pied  fait,  en quelque  forte  , par-là  l’effet d’une  roue,  
 comme  fi  la  tortue  cher choit  à  élever  très-peu  fes  
 pattes  ,  &   à  s’avancer  par  une  fuite  de  petits  pas  
 fuccelfifs,  pour  éprouver  moins  de  réfiftance  de  la  
 part du poids quelle traîne. Treize  lames,  ftriées  dans  
 leur  contour,  recouvrent  la  carapace ;  les  bords  font  
 garnis de  vingt-quatre  lames, toutes, &   fur-tout celles  
 de  derrière,  beaucoup plus  grandes  en  proportion que  
 dans  la  plupart  des  autres  efpèces  de  tortues;  &   par  
 la  manière  dont  elles  font  placées  les  unes  relativefi’auroit  
 pas  dû  employer  l’expreffion  pedes fubdigitaü,  dont  il  s’eft  
 fervi pour déligner  les  pieds  de  la grecque ;  cette  remarque  a  déjà  été  
 faite  par M.  François  Cette,  dans  fon hiftoire  naturelle  des Amphibies  
 &  des  PoiUons de  la  Sardaigne,  imprimée  à  Saflâri,  en  1 7 7 7 ,   page  8.  
 Ovipares,  Tome I.  T